Que peut bien signifier ce point lumineux repéré dans le ciel martien par le rover Perseverance ? À première vue, on pourrait croire à une étoile, une illusion d’optique ou même une anomalie technique. Mais derrière cette captation nocturne se cache-t-il un secret plus profond sur l’origine des lunes martiennes ?
Dans la nuit martienne, juste avant l’aube, l’infatigable rover Perseverance de la NASA a braqué sa caméra vers la voûte céleste. Résultat : une image étrange, presque irréelle, mettant en vedette Deimos, la discrète et minuscule lune de Mars. Pourquoi focaliser autant d’attention sur ce rocher façonné comme une patate noire, alors que même ses origines sont l’objet de débats passionnés parmi les scientifiques ?
Deimos, souvent éclipsée par sa « grande sœur » Phobos, reste paradoxalement la moins connue des deux lunes. Les clichés dont nous disposons sont presque toujours réalisés depuis la surface martienne, les engins spatiaux ne faisant qu’effleurer sa surface au gré de missions secondaires. Tidally locked, Deimos ne montre qu’un seul côté à Mars, limitant gravement notre compréhension globale – un paradoxe fascinant à l’heure où nos instruments repoussent les limites du visible.
Les mystères entourant Deimos subsistent, défiant observation et explications depuis des décennies.
La rareté de ces observations aiguise la curiosité des astrophysiciens. Pourquoi ce mystère persistant autour de l’origine de Deimos ? Est-elle un astéroïde prisonnier de l’orbite martienne ou un fragment arraché à la planète rouge suite à un antique cataclysme ? À l’heure où chaque image fait figure de précieuse relique, même le bruit numérique et le scintillement des rayons cosmiques dans les photos peuvent se révéler des indices exploités par les chercheurs.
Mais la NASA n’est pas la seule en piste. L’agence spatiale européenne (ESA) s’est récemment invitée dans la danse grâce à la mission Hera, qui a frôlé Deimos lors d’une manœuvre gravitationnelle. Fait singulier : l’équipe chargée de traiter les images compte parmi elle Brian May, le guitariste de Queen devenu astrophysicien. Cela suffit-il à donner à l’analyse un air plus rock ou s’agit-il là d’un nouvel élan pour la démocratisation de la science spatiale ?
Si Perseverance a immortalisé Deimos alors qu’il se dirigeait vers Witch Hazel Hill sur le rebord du cratère Jezero, la mission européenne Hera a, elle, offert des vues inédites de la face cachée du satellite. Ces rencontres rapprochées suffiront-elles à trancher sur la nature véritable de Deimos ou ne feront-elles qu’épaissir le brouillard de spéculations déjà dense ?
Et maintenant, alors que nos outils de plus en plus pointus scrutent le ciel martien et que les chercheurs du monde entier partagent des frissons d’excitation devant ces nouvelles énigmes cosmiques, une question demeure : parviendrons-nous un jour à élucider tous les secrets enfouis dans l’ombre de Deimos ?
Source : Mashable