« On m’a dit que l’intelligence artificielle me piquerait mon job, mais franchement, qui voudrait se lever à 7h pour lire mes blagues sur l’économie ? » À l’heure où l’IA envahit les plateaux télé, vos flux LinkedIn, et même (pire) les dîners de famille, la question obsède : qui sera le prochain sur la sellette — humain ou robot ?
Alors que l’on peine encore à voir clairement si l’IA va vraiment liquider tous les jobs de chair et d’os, un récent sondage du World Economic Forum met déjà le feu aux poudres : 40 % des employeurs confessent qu’ils s’apprêtent à tailler dans les effectifs dès que l’IA pourra faire le boulot à leur place. Dommage pour ceux qui pensaient que seules les caissières et les agents de péage étaient en danger…
Les Sherlock Holmes de l’emploi de chez SignalFire — c’est ce VC qui traque chaque clic de carrière de plus de 600 millions de professionnels sur LinkedIn (avouez que même votre mère ne stalke pas autant) — pensent avoir repéré les premiers indices du raz-de-marée IA.
Pour décrocher un premier job, il faudra bientôt être plus malin qu’un robot… ou au moins savoir cliquer plus vite que lui.
La recette déprimante de 2024 ? Les grosses boîtes tech font la grimace côté jeunes diplômés : -25 % d’embauches dans les majors du secteur, -11 % chez les startups. A priori, des milliers de « félicitations pour votre Master » vont finir au fond du tiroir cette année. Et, oui, une des raisons de cette diète serait l’arrivée en fanfare des outils IA ultra-doués pour… tout ce que vous auriez appris lors de votre premier emploi.
Avouons-le : la tentation est grande pour les entreprises — pourquoi payer des juniors pour coder, débuguer ou compiler des tableaux Excel, quand une IA ne réclame ni tickets-restau, ni afterwork ? Selon Asher Bantock de SignalFire, il existe des « preuves convaincantes » que l’IA précipite ce grand gel d’embauches juniors. Résultat : ce qu’on pensait être un passage obligé (la corvée du stage de formation) pourrait bien devenir une espèce protégée.
La preuve en chiffres : chez les grands noms de la tech, les pros un peu expérimentés (deux à cinq ans au compteur) se font chouchouter (+27 % d’embauches), tandis que les startups, elles, les recrutent aussi plus (+14 %). Moralité : fini de rigoler pour les jeunes diplômés coincés dans le cercle vicieux du « pas d’expérience, pas d’embauche — pas d’embauche, pas d’expérience ». Merci Skynet !
Mais pas de panique (ou pas tout de suite), souffle Heather Doshay, partenaire RH chez SignalFire : « Maîtrisez l’IA, faites-en votre meilleur pote — elle vous mangera pas si vous arrivez à la promener au doigt et à l’œil ! » Bref, pour garder son poste demain, il est urgent de devenir la main qui manipule la machine, et plus seulement celle qui tremble devant.
Alors, jeunes diplômés, ne vous laissez pas robot-dépouiller… et gardez toujours une longueur d’avance, même si parfois, il faut pour cela appuyer sur la touche F5 de sa vie !
Source : Techcrunch