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Credits image : Joshua Sortino / Unsplash

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La tech américaine peut-elle vraiment empêcher la fuite de ses secrets vers la Chine ?

Comment les États-Unis peuvent-ils garantir la sécurité de leurs innovations technologiques lorsque la frontière entre collaboration internationale et transfert illicite de données devient si floue ? L’affaire TuSimple – récemment rebaptisée CreateAI – pose cette question brûlante après la révélation d’un partage massif de données sensibles avec une entreprise contrôlée par Pékin. Qui contrôle vraiment la circulation de l’intelligence technologique lorsque promesses et pratiques ne coïncident pas ?

En 2022, à peine une semaine après avoir formellement juré aux autorités américaines qu’elle renforcerait ses pare-feux contre tout transfert de technologie vers la Chine, TuSimple – spécialiste des camions autonomes – aurait pourtant transmis à Foton, constructeur lié à l’état chinois, ce qui s’apparente au schéma directeur de son système de conduite autonome. Pourquoi un tel empressement à contourner les règles, alors que le Comité des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) venait d’imposer une séparation stricte des activités US et chinoises ? À quel point les entreprises savent-elles faire la différence entre innovation partagée et fuite organisée ?

Le plus troublant reste sans doute la réponse des autorités. Si l’enquête se conclut par un constat de non-violation technique de l’accord, TuSimple n’en a pas moins écopé d’une amende et accepté de payer 6 millions de dollars pour d’autres infractions – sans reconnaître explicitement sa faute. Cette clémence interroge : les systèmes de contrôle américains sont-ils réellement à la hauteur face à la complexité des échanges technologiques mondiaux ?

L’affaire TuSimple expose les failles d’un modèle de contrôle où les règles peinent à suivre la rapidité et la porosité des échanges entre la Silicon Valley et la Chine.

Ce feuilleton intervient alors que TuSimple tente également, selon TechCrunch, de transférer d’importantes sommes – près de 450 millions de dollars – vers sa filiale chinoise pour se réinventer en acteur de l’animation IA. Derrière la bataille juridique que se livrent fondateurs et actionnaires, c’est la question du contrôle sur le destin technologique et financier des startups transnationales qui se pose : un entrepreneur peut-il, du jour au lendemain, faire passer tout un pan de la R&D américaine sous pavillon chinois ?

Depuis ses débuts en 2015, TuSimple incarne le rêve – et le cauchemar – de la success story à la croisée des routes américano-chinoises : fondée par Xiaodi Hou et Lu Chen (aux liens avérés avec des entreprises chinoises majeures), la jeune pousse séduisait investisseurs et observateurs par ses exploits technologiques sur les routes américaines. Mais ce parcours fulgurant n’a fait qu’attiser les soupçons, jusqu’à l’abandon de ses opérations US et son retrait de la bourse en 2024, au moment où les restrictions judiciaires barraient toute tentative de rapatrier savoir-faire et capitaux en Chine.

La saga ne s’arrête pas là. Selon des documents consultés par le Wall Street Journal, la startup aurait aussi servi de passerelle entre Hydron – une autre société fondée par Lu Chen, active dans les poids lourds à hydrogène – et le fabricant Foton, lui-même partenaire d’une université militaire chinoise sur la technologie des véhicules autonomes. Le partage massif de plans détaillés, de codes sources et d’informations confidentielles par email, Slack, ou visio remet en cause la capacité de la Silicon Valley à cloisonner ses secrets.

Alors que les tensions sino-américaines sur fond de guerre technologique ne font que croître, l’expérience TuSimple sonne comme un avertissement : quelle politique de contrôle adopter face à des entreprises capables d’exploiter sans cesse la moindre faille légale ou réglementaire ? Faut-il condamner tous les ponts entre l’innovation américaine et le marché chinois, ou existe-t-il une voie médiane crédible quand les intérêts semblent définitivement irréconciliables ?

Source : Techcrunch

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