Qu’est-ce qui agite vraiment le secteur de la mobilité cette semaine ? Ce domaine, où innovations et litiges semblent avancer à la même vitesse que les véhicules autonomes eux-mêmes, ne cesse de nous surprendre avec ses récents rebondissements. Entre un géant de la tech dans la tourmente judiciaire, d’énigmatiques startups qui attirent des investisseurs de renom, et la dégringolade de certains modèles électriques pourtant attendus comme des stars, que cache vraiment cette actualité ?
Regardons d’abord le bras de fer judiciaire qui s’annonce entre Carma Technology et Uber. La plainte de Carma, déposée par son fondateur Sean O’Sullivan, porte sur l’accusation d’une violation de cinq brevets concernant le principe même du covoiturage. Est-ce là un simple conflit de propriété intellectuelle, ou se dessine-t-il un affrontement de modèles économiques ? Selon l’avocat Larry Ashery, Carma n’attaque pas avec de simples brevets, mais s’appuie sur une véritable stratégie, mûrie et étoffée depuis 18 ans. Avec une trentaine de brevets reliés, la société force Uber à se défendre sur plusieurs fronts techniques à la fois. Le modèle d’Uber pourrait-il en sortir chamboulé ?
Durant que certains se battent devant les tribunaux, d’autres travaillent dans l’ombre. Bedrock Robotics, fondée par Boris Sofman – connu pour son passage chez Waymo et Anki – reste mystérieuse mais attire déjà les fonds de la Silicon Valley. Pourquoi autant d’engouement pour cette startup encore discrète, spécialisée dans l’autonomisation des machines de chantier ? Simple bulle spéculative ou futur géant du secteur ?
Derrière les conflits juridiques ou les startups en stealth, la mobilité façonne un futur incertain où chaque innovation ou scandale peut tout remettre en cause.
Dans la sphère des investissements, les montants continuent de pleuvoir, des 50 millions injectés dans Firefly Aerospace à la levée de fonds de Volteras qui ambitionne de connecter davantage de batteries de véhicules électriques au réseau. Mais ces millions suffiront-ils à absorber les récents revers observés, à l’image du Tesla Cybertruck qui s’accumule dans des parkings ou des ventes de Tesla qui s’effondrent en Europe et au Royaume-Uni ? La hype autour des véhicules électriques cède-t-elle la place à un début de doute ?
Sur l’aspect réglementaire et sécurité, les rappels de Zoox s’enchaînent après des incidents en conditions réelles : problème technique ou manque de préparation face à la complexité du monde urbain ? Faut-il s’inquiéter que des acteurs comme TuSimple (devenu CreateAI) aient transmis des données sensibles à la Chine malgré des engagements auprès des autorités américaines ?
Même du côté des collaborations historiques, rien ne semble gravé dans le marbre. Le partenariat entre Stellantis et Amazon sur l’élaboration de logiciels embarqués s’arrête, au profit d’une solution Android. En filigrane, une question : le secteur automobile est-il condamné à dépendre des plateformes créées hors d’Europe ?
Au final, cette rapide traversée de l’actualité révèle une constante : des frontières mouvantes, entre innovation accélérée, désillusions financières et risques géopolitiques majeurs. Dans cette course effrénée, qui parviendra à maintenir le cap et à tirer son épingle du jeu face à l’imprévisibilité de la mobilité moderne ?
Source : Techcrunch