La Nintendo Switch 2, tant attendue, est-elle vraiment à la portée de tous, ou sommes-nous face à un nouveau scénario de pénurie orchestré ? Depuis le 5 juin à minuit, la nouvelle console de Nintendo est officiellement en vente aux États-Unis. Mais, derrière l’annonce éclatante, la réalité de l’acquisition paraît bien différente. Pourquoi tant de joueurs désireux restent-ils bredouilles devant des stocks disparus en ligne dès les premières minutes ?
Visiblement, l’ère du tout numérique n’a pas encore pris le dessus chez Nintendo : plusieurs journalistes rapportent avoir eu davantage de chance en se déplaçant dans des magasins physiques, tels que Target ou GameStop. Aucun miracle toutefois : la demande écrase systématiquement l’offre et nombre d’acheteurs repartent les mains vides. Est-ce alors la stratégie de la pénurie, désormais classique chez les géants du jeu vidéo, qui se répète encore une fois ? Ou bien Nintendo n’a-t-il tout simplement pas anticipé l’engouement autour d’une machine vendue à 450 dollars ?
Sur le front des ventes en ligne, la situation n’est guère plus réjouissante. Target promet de remettre en vente la Switch 2 dès le matin du 6 juin, mais sans précision sur l’heure – une incertitude qui pousse les plus motivés à se lever aux aurores, sans garantie. D’autres distributeurs, comme Walmart, GameStop ou Best Buy, oscillent entre communication floue et stocks limités, encourageant implicitement à la chasse à la console dans les rayons de magasins – ou à accepter des packs onéreux, à l’instar de GameStop et son bundle à 625 dollars.
L’effet rareté profite-t-il encore à Nintendo, ou finit-il par lasser ses fidèles clients ?
Ironiquement, plus la Switch 2 est difficile à trouver, plus la spéculation s’intensifie : certains lots comprenant le jeu Mario Kart World, prisé et cher, se révèlent plus accessibles, mais à condition de mettre la main à la poche. Cela soulève une question : Nintendo, en permettant ces bundles, ne privilégie-t-il pas inconsciemment les détaillants avides, au détriment du consommateur ordinaire ? La liste des points de vente, d’ailleurs, continue de s’allonger avec des acteurs comme Costco, Sam’s Club — mais attention, l’accès nécessite un abonnement.
Étonnamment, Amazon — généralement omniprésent sur ce genre de lancement — brille par son absence. Pas de précommandes, pas d’annonces formelles : la Switch 2 est introuvable sur la plateforme à l’heure actuelle. Que cache ce silence ? Une stratégie d’attente, ou un simple retard logistique ?
Quant à Nintendo lui-même, la firme nippone a mis en place un système d’invitations réservé à ses abonnés les plus fidèles : 12 mois d’ancienneté sur Switch Online et 50 heures de jeu minimum. Mais là encore, l’attente ressemble à une loterie. Plusieurs joueurs enregistrés depuis avril attendent toujours de recevoir leur précieuse invitation… et certains chanceux n’ont pas encore été livrés. Nintendo contrôle-t-il vraiment assez bien la distribution de son produit star ?
Finalement, derrière le buzz de la sortie, le consommateur lambda ne peut-il que méditer sur l’éternelle question du rapport entre rareté artificielle et désir, tout en guettant une éventuelle réappro qui, elle aussi, n’est jamais garantie ?
Source : Engadget