Que se passe-t-il vraiment derrière les portes closes des laboratoires de robotique de Tesla ? Faut-il s’inquiéter d’une guerre secrète entre géants de la technologie pour le contrôle de notre avenir robotisé ?
En juin 2025, Tesla a déclenché une tempête judiciaire en poursuivant l’un de ses anciens ingénieurs, Zhongjie « Jay » Li, pour vol présumé de secrets industriels liés à son programme de robot humanoïde, Optimus. Ce bras de fer juridique soulève une question cruciale : comment une technologie aussi sensible que des « capteurs avancés pour mains robotiques » a-t-elle pu glisser entre les mailles du filet de sécurité de Tesla ?
Selon la plainte, Li – qui a travaillé pour Tesla d’août 2022 à septembre 2024 – aurait téléchargé à deux reprises des documents confidentiels sur ses propres téléphones. Mais est-il crédible d’imaginer qu’un seul individu puisse emporter avec lui la substance même qui donne à Tesla son avance sur la concurrence ? Ou s’agit-il, comme l’affirme Tesla, d’un acte calculé pour alimenter une startup concurrente ?
Un simple départ d’employé peut-il vraiment menacer l’arsenal technologique d’un poids lourd de la Silicon Valley ?
Le timing interroge : moins d’une semaine après avoir quitté Tesla, Li cofonde Proception, une startup financée par Y Combinator, qui promet déjà d’avoir « réussi à construire des mains robotiques humanoïdes avancées ». Un exploit réalisé cinq mois plus tard, avec un design que Tesla juge étrangement familier. Cette accélération fulgurante ne risque-t-elle pas de faire planer un doute sur l’origine réelle de l’innovation technologique ?
Sur le site de Proception, la jeune pousse affiche une ambition démesurée : révolutionner l’interaction entre humains et robots grâce à des mains humanoïdes ultramodernes. Tesla crie au vol, pendant qu’à Proception, le silence règne face aux sollicitations de la presse. Peut-on vraiment croire à une coïncidence, ou cette ressemblance troublante entre les deux projets cache-t-elle un transfert invisible mais massif de savoir-faire ?
Cette affaire éclate alors que l’aventure robotique de Tesla, commencée en fanfare en 2021, piétine et accumule les retards. Annoncé comme imminent en 2023, le robot Optimus n’a cessé de voir sa commercialisation reportée – Elon Musk promet désormais une première vente pour 2026, tandis que les prototypes, lors du très attendu événement « We, Robot » en 2024, étaient en réalité supervisés par des humains hors scène. L’innovation tarde, la concurrence s’aiguise… Manquerait-il à Tesla la main de fer nécessaire pour sécuriser ses secrets alors que la course à la robotique s’intensifie partout dans le monde ?
Au fond, ce litige ne pose-t-il pas la question essentielle : à qui appartiennent réellement les fruits de l’innovation, lorsque le savoir et les talents circulent aussi vite que les ambitions de la Silicon Valley ?
Source : Techcrunch