« Sur internet, tout le monde sait que tu es un oiseau bleu… mais personne ne te demande si tu préfères plutôt être un flamant rose. » Pas faux, n’est-ce pas ? Parlons donc de Bluesky, le réseau qui a voulu prendre la place de Twitter, mais qu’on accuse aujourd’hui d’être plus bouché qu’un embouteillage parisien un 14 juillet. Pourtant, derrière les critiques tapageuses, la réalité est bien plus nuancée – et, osons le dire, plus pétillante que certaines timelines !
Vous avez peut-être vu passer ces gros titres catastrophiques : « Bluesky, un club privé de gauche ? », « Crescendo de haine dans les commentaires », « Plus d’humour, c’est l’humour qui est parti ». Même le magnat Mark Cuban, qui a pourtant mis sa petite pièce dans Skylight, une appli vidéo basée sur la techno Bluesky, en a eu marre des discussions toxiques. Il s’est fendu d’un post rageur (« Ici, c’est à peine moins raciste que sur Twitter mais beaucoup plus haineux ») et, comme une partie des utilisateurs déçus, a fait demi-tour vers X…
Comme à son habitude, Elon « Musk pour rien » et Linda Yaccarino, duo à la tête de X, ont saisi l’occasion : entre une pique façon « Bunch of super judgy hall monitors » pour Musk et un grand laïus sur X « vrai agora mondiale », ils se frottent les mains en voyant la concurrence s’auto-diviser. Mais est-ce vraiment le vrai problème de Bluesky ?
La vérité, c’est que Bluesky n’est qu’un oiseau parmi un véritable envol de plateformes construites autour d’un même protocole ouvert !
Car ce que beaucoup oublient – peut-être que le logo trop mignon leur a monté à la tête – c’est que Bluesky n’est pas juste une énième copie de Twitter sous Prozac. C’est aussi, et surtout, la vitrine grand public du protocole « AT Proto », sur lequel toute une flopée d’applis sociales, de fils de discussions customisés et de plateformes ultraciblées sont en train de pousser comme des champignons numériques après la pluie électorale.
Les déçus de X venus gonfler les rangs du petit oiseau bleu n’ont fait qu’imposer, au début, leur ambiance de discussions politiques enragées. Pas étonnant, donc, si le ton dominant vire à l’écho partisan façon « Télépath » ou « Parler » en leur temps (et on connaît la fin de l’histoire pour eux…). Sauf qu’ici, c’est différent : grâce au moteur ouvert de Bluesky, on peut déjà sauter de Blacksky pour la communauté noire en ligne, à Gander Social pour les Canadiens nostalgiques… ou même filtrer sur Graze ou Surf pour ne voir que des posts sur la pêche à la mouche ou les lapins mignons. Qui a dit que tout était politique ?
Vous rêvez d’un fil réservé à votre série préférée ou à votre collection de mugs licornes ? C’est possible, et personnalisable à l’infini, sans personne pour vous rappeler les débats des présidentielles 2028. D’ailleurs, on trouve déjà bien plus que du gazouillis sur ce réseau décentralisé : applis photos/vidéos, outils de livestream, apps de recommandations de séries ou même agrégateurs capables de mélanger Mastodon, Nostr, Threads et autres blogs obscurs dans un même flux ! Openvibe, Surf, Tapestry… c’est les cocktails d’infos à déguster sans modération.
Au final, Bluesky n’est donc pas « en train de rater sa révolution sociale » — c’est même tout l’inverse. Le vrai défi ? Oser expliquer que ce n’est ni un club réservé à un camp, ni un remake de Twitter, ni une bulle fermée. Mais une pièce parmi mille dans le grand puzzle de l’internet ouvert. D’où ce conseil : avant de crier à l’échec, mieux vaut changer de perspective (ou au moins, de feed) !
Alors, la prochaine fois qu’on vous dit que Bluesky s’essouffle, rappelez-vous : si certains font la fine bouche, d’autres préfèrent déjà le banquet d’applications autour du même protocole. Vous n’aimez pas le menu ? Dans ce restaurant-là, c’est vous le chef. Bon appétweet !
Source : Techcrunch