« Le Soleil a toujours l’air de bonne humeur, mais attention, derrière ses rayons, il prépare parfois de sacrés coups de chaud ! » Bon, d’accord, c’est peut-être un astre mais il n’en reste pas moins capable de quelques cascades bien terriennes. Imaginez donc : pour la toute première fois, un vaisseau spatial a réussi à zieuter le fond de notre étoile nationale… et le spectacle n’était pas franchement reposant.
En ce moment, le Soleil traverse sa période d’adolescence rebelle : des tempêtes, des boutons (enfin, des taches solaires) et des humeurs explosives. En effet, tous les 11 ans, notre astre connaît un cycle qui s’apparente à une météo céleste : au début et à la fin, tout est calme, mais au sommet, c’est feu d’artifice et bouleversements. Cette année, le Solar Orbiter – le super paparazzi de l’espace lancé par l’ESA et la NASA – s’est offert un selfie inédit du pôle sud solaire, alors que ça chahutait sévère là-bas.
Normalement, les caméras ont droit à une vue façon ceinture abdominale de l’astre ; mais cette fois, Solar Orbiter a osé le plongeon vers les latitudes sud. Au menu de ce safari spatial ? Deux pôles qui font la bringue tous au sud ! Eh oui, pendant un court passage appelé le « maximum solaire », les deux pôles magnétiques squattent le bas avant que notre Soleil fasse « reset » côté champ magnétique… Bref, un remue-ménage digne des meilleurs épisodes de soap-opéra astrophysique.
Pour comprendre la météo spatiale et ces cochonneries magnétiques du Soleil, il faut parfois voir les choses sous un autre angle… ou tout simplement à l’envers !
Mais ne croyez pas que nos scientifiques ont tout compris ! Comme l’explique Sami Solanki, boss d’un des instruments vedettes : on ignore encore plein de points sur comment se fabrique tout ce bazar énergétique. Autant dire que le Solar Orbiter est arrivé pile au bon moment, avec l’inclinaison parfaite pour zieuter chaque étape du show magnétique.
Pour arriver à cette prouesse technique, notre vaisseau a profité en février d’un petit coup de pouce de Vénus – « gravité, mon amie ! » – histoire d’adopter la posture idéale pour observer. Fun fact digne du Trivial Pursuit : dans les années 90, la mission Ulysses avait bien survolé les pôles, mais elle était totalement dépourvue d’appareil photo. Dommage, Instagram n’a donc pas eu droit à ces clichés rétro…
L’orbite inclinée et ses nombreux instruments (caméra optique, capteurs UV et même sonde à ondes magnétiques) font de Solar Orbiter un vrai couteau suisse de l’astronomie. Son objectif majeur ? Percer le secret du « cadran interne » solaire et anticiper les crises de nerfs (pardon, « tempêtes ») susceptibles de gripper nos satellites, réseaux électriques et, avouons-le, notre GPS adoré.
À partir de 17° d’inclinaison cette année, c’est bientôt le grand écart : le Solar Orbiter pourrait grimper à 33° d’ici 2029 pour tout cartographier. Et si jamais vous croyez que tout est écrit dans les astres… dites-vous que le Soleil n’a pas fini de réserver des retournements de situation ! La prochaine fois qu’il retourne sa veste magnétique, pensez à lui adresser un clin d’œil complice : il aime juste se refaire une beauté… solaire.
Car sous ses airs d’astre au tempérament brûlant… le Soleil, c’est vraiment un roi du « pole dance » !
Source : Mashable