« Star Trek, c’est comme le fromage : c’est meilleur quand ça a du caractère… mais parfois, ça sent un peu fort ! » Si l’on se tourne aujourd’hui vers la troisième saison de Strange New Worlds, c’est pour une dégustation galactique qui, avouons-le, a un drôle de goût. Après une saison 2 acclamée à travers la galaxie (sans exagérer), la série s’était installée dans le fauteuil du capitaine de la modernité du Trek. Mais voilà, tout empire finit un jour par rencontrer un astéroïde un peu pointu…
Les ingrédients magiques qui ont fait la renommée du show sont toujours là. Les interactions de l’équipage, les moments de la vie quotidienne dans les quartiers de Pike, ainsi que le charme irrésistible des personnages, continuent à nous régaler. L’ambiance du « tout le monde chez le capitaine pour un repas improvisé » est intacte. Bref, la série garde son âme : des histoires indépendantes chaque semaine, mais aussi des intrigues feuilletonnantes qui font saliver les fans comme un Vulcain devant un ragoût logique.
Mais la recette commence à déraper. À vouloir trop jongler entre aventures loufoques et épisodes ultra-sombres façon « Picard après trois cafés amers », Strange New Worlds finit par tomber dans les deux pièges à la fois (mais rarement au même moment : ouf). Un épisode se prend si peu au sérieux qu’il ressemble davantage à un karaoké spatial qu’à une mission de Starfleet… tandis qu’un autre plonge dans le gore à faire pâlir un Klingon. On sent le syndrome du « faut que ça paraisse important ET fun », mais la mayonnaise ne prend pas toujours.
La frontière entre idée brillante et recette ratée est parfois aussi fine qu’une ceinture d’astéroïdes Klingonne.
Du côté du scénario aussi, le moteur tousse. Les intrigues personnelles prennent de plus en plus de place, au détriment des aventures hebdomadaires. Résultat : certains épisodes semblent presser la résolution d’une intrigue sur dix dernières minutes, comme on bâcle un devoir à rendre avant la sonnerie. On se retrouve avec des suites d’arcs lancés la saison précédente, parachutées ici faute de mieux, et l’ensemble manque de liant. À trop vouloir mixer le feuilleton et l’aventure du jour, la série risque de se perdre dans l’espace (et pas que narratif…).
Ce syndrome du « mini-saison » touche d’ailleurs toute la télévision streaming : moins d’épisodes, plus d’intensité compressée… et le spectateur finit par perdre un peu du plaisir de la balade spatiale. Même Doctor Who a fini par en souffrir : chaque épisode doit être un feu d’artifice, et on ne prend plus le temps de savourer les moments anodins. Mais bon, ne demandons pas à une série d’explorer à la fois l’espace et les failles structurelles du modèle économique de Paramount…
L’info qui a fait couler du dilithium liquide dans la communauté : la cinquième saison sera la dernière, et amputée de quatre épisodes. On souhaite juste que nos héros ne finiront pas tous sauvagement « remplacés » pour coller au casting de la série originelle. Allez, laissez-les finir leur repas tranquillement, et surtout, laissez les nouveaux mondes étranges le rester un peu !
En résumé, la saison 3 de Strange New Worlds ne brille pas toujours de mille feux – mais après tout, même dans l’univers de Star Trek, on ne peut pas avoir tous les jours le warp spirituel à fond : parfois, il faut juste accepter que l’aventure soit… un peu dans le brouillard. Surtout si le disque dur de Starfleet avait besoin d’un bon reboot.
Source : Engadget
