Qui sont vraiment les mystérieux acquéreurs prêts à mettre la main sur TikTok ? Depuis plusieurs mois, l’avenir de cette application phare, prisée par des millions d’Américains, est au cœur d’enjeux géopolitiques et économiques. Pourquoi tant de tensions autour de sa vente exigée par l’administration américaine ? Cette saga, qui mêle intérêts financiers, sécurité nationale et jeu d’influences internationales, mérite-t-elle toute cette agitation politique ?
Dimanche matin, Donald Trump a soudainement annoncé sur Fox News qu’il avait trouvé des “acheteurs très riches” pour TikTok. Mais qui sont ces prétendants que l’ancien président refuse encore de nommer, promettant une révélation “dans deux semaines” ? Ce délai mystérieux n’est-il qu’un effet d’annonce ou y a-t-il des discussions en coulisses entre ces investisseurs anonymes, le gouvernement américain et surtout, la Chine ? Jusqu’où cette dernière pourrait-elle freiner la vente de l’application, alors que Donald Trump suppose que l’aval de Xi Jinping serait requis ?
La question des identités des acheteurs n’est pas la seule zone d’ombre. Donald Trump a multiplié les reports concernant la vente forcée de TikTok par ByteDance sous peine d’interdiction de l’app sur le territoire américain. Faut-il y voir de simples manœuvres politiques ou un véritable embarras face à la complexité du dossier ? Récemment, le milliardaire a évoqué l’idée d’une co-entreprise avec une prise de 50% par des sociétés américaines. Une option qui illustre bien l’ambivalence de la stratégie américaine face à la domination technologique chinoise.
La transaction autour de TikTok soulève plus de questions qu’elle n’offre de réponses, alimentant une intrigue aux multiples facettes.
L’énigme s’épaissit quand on apprend que Trump s’est déclaré ouvert à ce que des alliés comme Larry Ellison ou Elon Musk rachètent TikTok, bien que cette dernière piste semble s’éloigner, au vu de récents désaccords entre Musk et Trump. Doit-on y voir une démonstration de puissance des élites techno-financières américaines, ou le symptôme d’une crise de confiance dans la capacité du pays à réguler ses propres plateformes numériques ? Qui décidera vraiment du sort de l’application, et au profit de quels intérêts ?
Par ailleurs, la possibilité que l’opération doive obtenir l’accord préalable de Pékin confère à cette affaire une dimension internationale cruciale. Les pressions et les tractations derrière chaque déclaration publique ne révèlent-elles pas un bras de fer inédit entre Washington et Pékin, chacun cherchant à protéger ses champions nationaux du numérique ? Quelle place reste-t-il, dans ce jeu d’influence, pour les utilisateurs américains de TikTok et leurs données personnelles, constamment invoquées comme motif de sécurité nationale ?
Finalement, la revente de TikTok, fréquemment annoncée, jamais actée, n’incarne-t-elle pas les contradictions actuelles de la politique technologique américaine ? Jusqu’où ira la politisation des applis alors que les frontières entre économie, diplomatie et innovation deviennent de plus en plus floues ?
Et si, derrière cette succession d’annonces et de spéculations, la véritable question était : à qui profite réellement ce suspense autour du rachat de TikTok ?
Source : Techcrunch