« La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre… Sauf quand elle roule sur les droits ! » C’est une citation probablement inventée, mais qui colle parfaitement à l’affaire brûlante qui agite la tech en ce moment : Proton, le champion suisse de la confidentialité, vient de traîner Apple en justice, et ils ne sont pas venus juste pour cueillir des Granny Smith.
Dans cette saga, Proton — connu pour ses emails, calendriers, et stockages chiffrés aussi sûrs qu’un coffre suisse — accuse Apple de jouer au dictateur du smartphone avec une mainmise sur l’App Store digne d’un méchant de Disney. Selon la plainte, Apple facturerait des commissions « artificielles et arbitraires », comparées à de véritables droits de douanes de l’ère numérique. À ce stade, on ne sait plus si l’App Store doit s’appeler plus sobrement “Apple Store of Thrones”…
Mais ne croyez pas que Proton avance seul dans l’arène. La firme rejoint une véritable ligue des justiciers du développement, épaulée par un bataillon de développeurs coréens. Ensemble, ils espèrent briser ce qu’ils décrivent comme le « monopole de la pomme » et réclament quelques changements sur la plateforme – les dégâts récoltés seraient pour la bonne cause, reversés à des ONG qui se battent pour la démocratie et les droits humains. On n’est pas loin du Robin des Bois digital, à ceci près qu’ici, la forêt est remplie de code.
Quand un coffre-fort suisse se frotte à un verger californien, il y a des pépins dans l’air !
Tout ce joli monde s’appuie sur la jurisprudence du fameux affrontement Epic Games vs Apple, qui a déjà fait couler autant d’encre que de sueur sur les fronts de Cupertino. Cette fois, au cœur du débat, ce sont notamment les politiques autour des paiements qui font grincer des dents. Proton n’apprécie pas que les développeurs soient interdits de communiquer directement avec leurs utilisateurs dans l’app (adieu coupons et promos “secrètes”…) et souligne qu’Apple peut tout simplement évincer les récalcitrants de son écosystème, aussi facilement qu’un coup de balai dans le panier de pommes.
Pour corser la poire, la plainte souligne que la gestion des abonnements et paiements est volontairement corsée : si vous espérez faire un downgrade depuis votre iPhone après un upgrade web… mieux vaut aimer les expériences “limitées”. Et pendant qu’on y est, Proton pense aussi qu’il serait temps de pouvoir changer de calendrier par défaut sur iOS (ce que propose déjà Android depuis la nuit des temps tech), ou encore d’accorder à Proton Drive les mêmes droits que le très patriotique iCloud.
Là où Proton sort sa tacle à la carotide d’Apple, c’est sur la question du contrôle : la firme estime que la centralisation de l’App Store sert d’outil aux dictatures pour museler la liberté. Apple, pour obéir aux lois locales, se retrouve parfois contraint de retirer des applis qui déplaisent à des régimes peu portés sur la transparence… Ce qui, selon Proton, revient à tousser sur la liberté d’expression mondiale. Leur VPN en a fait les frais, menacé d’exil numérique pour avoir voulu “débloquer les sites censurés”.
Dans sa déclaration, Proton conclut en rappelant que les lois anti-monopoles existent pour une bonne raison : on ne naît pas superpuissant sans être tenté d’en abuser, et, dans la Tech-o-cratie moderne, il n’y a pas de bouton « Undo » à ces dérives. Pendant qu’Apple reste muet sur le sujet, la bataille judiciaire promet – et s’il fallait parier, il y aura bien plus d’un procès aux pommes sur la table avant de croquer la vérité finale.
En tout cas, une chose est sûre : entre Proton et Apple, on va finir par en faire tout un fromage… ou une compote, selon le jugement !
Source : Techcrunch