« Un bug dans le code, c’est parfois juste une fonctionnalité qui s’ignore ! »
Le « vibe coding », ou l’art de coder avec l’aide de l’IA, a beau promettre une révolution façon cocktails d’idées sur serviette, il s’agit souvent de secouer le shaker… pour voir apparaitre beaucoup de mousse, et parfois quelques larmes, comme en témoigne Carla Rover. Forte de 15 ans d’expérience et désormais à la tête d’une startup familiale dans le machine learning, Carla a vécu le crash-test : commencer un projet ultra-rapide grâce à une IA, puis le recommencer en pleurant car l’IA avait codé comme un enfant rendant un devoir pailleté d’erreurs imprévues.
Vite fait, mal fait ? Lorsque Rover confie son code à son « copilote IA » sans le vérifier, elle découvre plus tard un festival d’erreurs détectables uniquement à l’œil humain — la leçon est amère : le copilote n’est pas un collègue, ni même un stagiaire consciencieux ! Et Carla n’est pas la seule à faire le baby-sitting digital : selon un rapport de Fastly, 95 % des développeurs passent régulièrement du temps à corriger (ou déboguer) le code IA, une corvée qui tombe surtout sur les épaules des seniors.
Encore loin de remplacer l’humain, l’IA est surtout douée pour générer des bugs… et des nouveaux métiers.
Face à ce phénomène, de nouveaux rôles fleurissent, comme le « vibe code cleanup specialist » : l’expert chargé de rattraper les élucubrations de l’IA, une sorte de Marie Kondo du code version 2024. Pour Feridoon Malekzadeh, vétéran du développement logiciel, travailler avec une IA, c’est comme engager son propre ado rebelle : il faut répéter quinze fois la consigne, récupérer quelques dégâts annexes, et espérer qu’au final, quelque chose fonctionne. Selon lui, la moitié de son temps part dans la rédaction de consignes précises, l’autre… dans la réparation des bêtises générées par l’IA.
Là où un humain mutualiserait une belle fonctionnalité sur l’ensemble du projet, l’IA préfère la tripler (voire la quintupler), façon jeu vidéo en mode « beuglante » : de la confusion pour tout le monde, et une migraine pour les développeurs. S’ajoutent à la fête quelques ingrédients secrets : sécurité aléatoire (bonjour les failles !), IA hyper-convaincante même quand elle invente (un peu comme votre collègue pipelette), et nouvelle génération de bugs qui poussent les entreprises à renforcer, voire inventer, de nouveaux processus de contrôle.
Mais tout n’est pas sombre dans le royaume du code généré ! Pour prototyper ou sortir des maquettes à la chaîne, l’IA se révèle utile — à condition que le contrôle qualité humain soit de la partie. Et puis, comme le dit le grand théoricien Paul Virilio, “toute technologie invente son propre accident” ; le vibe coding accélère la productivité, mais les « pros » doivent apprendre à surfer sur la vague de corrections… sans se noyer dans le débogage.
L’ironie ? Malgré les risques, la majorité des développeurs, surtout les plus expérimentés, continue d’adopter (et même de placer en production) ces codes IA, reconnaissant que l’accélération l’emporte sur les galères. La nouvelle norme ? Moins de dopamine dans la résolution de bug, plus de dialogue avec sa machine, et l’émergence d’un hybride intrigant : “consultant pour IA génératrice de code”.
En somme, si le vibe coding promet de livrer sur un plateau d’argent une révolution sans couture, il ne faut jamais oublier de garder le décapsuleur… pour ouvrir la boîte à bugs qui, elle, n’est jamais IA-proof. Rien ne sert de courir (ni de pleurer), il faut coder à point !
Source : Techcrunch
