Regarder la voûte étoilée, hier apanage des rêveurs et des astrologues refoulés, devient aujourd’hui l’expérience sensorielle du citoyen technophile, recroquevillé sous iOS 26 en même temps qu’il apprend l’anglais grâce à une IA. Nos nuits, illuminées par les Orionides (lire ici) et rythmées par la lune (détails là), sont devenues l’espace de test d’entreprises et de gouvernements rêvant de pousser leurs pions – ou plutôt leurs rovers VIPER (plus d’infos) pour coloniser chaque parcelle que la lumière touche, du pôle sud lunaire jusqu’aux lunes perdues d’Uranus (ne manquez pas Ariel).
Le citoyen connecté peut, pendant que sa playlist Spotify (source) fait vibrer l’interface “Liquid Glass” de son iPhone tout brillant (à propos d’iOS 26), s’émerveiller de la capacité d’Apple et de Google à synchroniser nos existences jusque dans l’artifice. Pendant que Google Translate nous promet une fraternité mondialisée (ici), Reflection AI (voir l’investigation) et Wayve x Nvidia (dossier complet) fomentent un nouvel ordre algorithmique où la souveraineté numérique passe, curieusement, par les serveurs texans, les bourses new-yorkaises ou la conduite autonome made in London.
On aurait pu croire que la domination s’exerçait sur Terre, mais c’est dans l’espace et le cyberespace que s’expriment les rivalités les plus féroces. L’Amérique ne craint plus le grand soir, mais bien le grand matin où la NASA découvrira que la Lune a été squattée par un rover concurrent ou que le code source de son IA “ouverte” a fuité façon NFT. Les enjeux géopolitiques de l’eau lunaire chez VIPER se conjuguent avec l’invasion du privé dans le public : Starbase (analyse ici) externalise sa police comme Apple externalise son inspiration design ou Spotify sa responsabilité artistique. Même la guerre froide change de wallet, avec la crypto utilisée comme arme de sabotage entre États-Unis, Israël et Iran (cryptanalyse).
Les frontières se déplacent : de la nuit céleste à nos dashboards, de la conquête lunaire à la data privée, tout s’achète, tout se virtualise, tout se négocie… sauf peut-être la capacité de vraiment comprendre ce qui nous « possède ».
Dans ce nouveau monde où chaque option se paie (demandez donc aux étrangers à la chasse au visa H-1B pour Silicon Valley, ici), l’innovation s’apparente de plus en plus à une chasse gardée, où “open source” rime avec “open business plan” et où les véritables terrains neutres sont peut-être… là-haut, cachés entre ombre lunaire, failles tectoniques d’Ariel ou traînées phosphorescentes d’Orionides – autant d’espaces que l’œil humain, pourtant équipé d’IA et de verre liquide, n’a toujours pas réussi à breveter.
Alors que les géants du numérique jouent à saute-mouton entre échelles terrestres, orbitales et linguistiques, il ne reste à l’individu contemporain qu’une option : lever les yeux (ou son iPhone) vers la nuit, s’émerveiller du spectacle gratuit offert par le cosmos et méditer sur cette vérité renversante : aussi connectés, traduits, augmentés que nous soyons, c’est toujours dans la contemplation silencieuse d’un ciel étoilé qu’on mesure la vacuité des buzzs, la précarité des vitrines – et, paradoxalement, la seule authenticité qui reste à notre portée.




