« Un robot entre dans un atelier et demande : “Alors, ici, c’est tournevis ou vacances à la chaîne ?” » Oui, cette blague n’est certes pas très fraîche, mais elle colle parfaitement à l’ambiance du moment dans l’industrie américaine : la grande révolution des usines automatisées a commencé, et Hadrian entend bien envoyer les chaînes de production au musée… Ou tout du moins leur offrir une sérieuse mise à jour !
L’entreprise Hadrian, pétillant espoir de la fabrication 2.0, vient de lever la modique somme de 260 millions de dollars pour déployer ses usines bardées d’automatismes et accélérer la cadence de la fabrication de pièces de précision. Son credo ? Transformer une industrie souvent engluée dans des méthodes “à la grand-papa”, peuplée de petits ateliers où la moyenne d’âge des tourneurs rivalise parfois avec celle des machines-outils…
Première lubie de la maison : produire des pièces en usinage à commande numérique (CNC) avec une précision de l’épaisseur d’un cheveu… sur une tête bien dégarnie ! Mais, surprise, Hadrian ne s’arrête pas là : soudure, fonderie, impression 3D et compagnie sont aussi dans le viseur. Un vrai buffet industriel où l’automatisation est la reine du bal.
Hadrian ne veut plus seulement vendre des pièces, mais aussi des “usines à la demande”.
D’ailleurs, la start-up ne voit pas les choses en petit : elle inaugure bientôt sa “Factory 3” sur le sol (très chaud) de l’Arizona – une installation “super size” censée quadrupler la production de la précédente. Tout cela, bien sûr, pour répondre à la frénésie des besoins de l’aérospatial, de la défense, et désormais aussi du maritime et des munitions. À croire qu’un jour même les aliens passeront commande…
Le Chef d’orchestre Chris Power, au micro du Reindustrialization Summit, a harangué ses pairs : “La course est lancée, il faut rebooter la production américaine, sinon c’est Game Over !” (On vous l’a dit, ici, le drama est inclus dans le prix.) Mais loin du slogan, Hadrian propose un service d’un genre nouveau : des usines sur-mesure, presque comme des pizza parties technologiques, où chaque client peut s’assurer d’un four à production rien que pour lui.
Niveau investisseurs, c’est la farandole : Founders Fund, Lux Capital, Morgan Stanley, Altimeter et toute la clique des grands noms de la tech lui ont ouvert leur porte-monnaie, amenant la cagnotte totale d’Hadrian à près d’un demi-milliard de dollars depuis 2020. Comme quoi, la “French touche” de la levée de fonds n’a pas le monopole du style !
Alors, réindustrialisation ou simple poudre aux yeux ? Difficile à dire à ce stade : Hadrian fait certainement forte impression (et forte impression 3D), mais comme souvent dans la tech, la promesse est belle… Même si la livraison reste à venir !
Quoi qu’il en soit, si l’innovation industrielle vous passionne, suivez bien la saga. Après tout, qui aurait cru qu’un jour, la pièce la plus rare des usines américaines serait… un humain à la retraite ?
Source : Techcrunch
