Comment une petite startup, dirigée par le controversé Elon Musk, a-t-elle pu lever 600 millions de dollars et attirer l’intérêt du monde entier ? Est-ce l’avenir de la technologie cérébrale, ou sommes-nous en train d’assister à une bulle spéculative autour de Neuralink ?
Selon une enquête récente de Semafor, Neuralink, la société visant à connecter le cerveau humain à l’intelligence artificielle, vient de réaliser une levée de fonds spectaculaire valorisant l’entreprise à pas moins de 9 milliards de dollars avant même la prise en compte des nouveaux investissements. Cependant, qui se cache derrière ces fonds et pourquoi tant de mystère autour de cette levée ? Semafor n’a révélé aucun nom d’investisseur, alimentant les questions sur l’origine de l’argent et les véritables motivations des parties prenantes.
La progression de la valorisation de l’entreprise est fulgurante : en juin 2023, Neuralink pesait environ 5 milliards, selon Reuters. Quelques mois plus tard, la startup a levé 43 millions supplémentaires. Qu’est-ce qui explique un doublement de la valeur en moins d’un an ? S’agit-il simplement d’un effet Musk, ou y aurait-il des avancées technologiques cachées prêtes à révolutionner le secteur de la santé ? Curieusement, Neuralink a refusé de commenter l’information.
L’accélération des investissements suscite autant d’espoirs que d’interrogations sur la réalité des promesses de Neuralink.
Ce silence médiatique contraste avec la stratégie habituelle de la firme, connue pour ses annonces tapageuses. Ces nouveaux chiffres corroborent cependant un rapport de Bloomberg d’avril dernier : Neuralink cherchait alors à lever 500 millions de dollars à une valorisation de 8,5 milliards. À chaque étape, la barre monte plus haut. Mais où s’arrêtera-t-elle ?
Derrière cette frénésie financière, que valent réellement les avancées de l’entreprise ? L’an dernier, Neuralink a reçu une autorisation “breakthrough device” de la FDA américaine, une consécration censée faciliter l’accès aux essais cliniques et à l’innovation médicale. Pour l’instant, seuls trois patients ont été équipés des fameux implants. Mais déjà, les retombées font le tour des médias : ce mois-ci, un patient atteint d’ALS a montré, dans une vidéo sur YouTube, comment il édite et narre des vidéos via ses signaux cérébraux connectés à Neuralink.
Le rêve de contrôler une machine par la pensée devient-il enfin réalité, ou s’agit-il simplement de démonstrations soigneusement orchestrées pour alimenter la valorisation de l’entreprise ? Les succès médiatiques de ces expériences sont-ils le prélude à une adoption massive, ou un simple coup marketing en attendant le vrai produit miracle ?
Alors que les concurrents s’activent et que l’espoir d’une médecine de demain s’intensifie, la question demeure : le marché est-il prêt à investir des sommes colossales sans garanties solides, ou la pression de l’innovation justifie-t-elle cette course effrénée à la valorisation ?
Source : Techcrunch