« Il y a deux choses infinies : l’univers et le potentiel des startups… mais je ne suis pas sûr de la première. » Voilà une devise que Christine Hunsicker aurait peut-être dû méditer avant de jongler avec les chiffres comme un magicien en pleine Fashion Week ! Vendredi dernier, la fondatrice de la startup de mode CaaStle s’est livrée aux autorités, histoire de faire une entrée remarquée non plus dans la Silicon Valley, mais dans les annales judiciaires.
C’est la justice américaine qui lui a déroulé le tapis rouge, version orange prison, en dévoilant une longue liste d’accusations : fraude sur les titres financiers (non, ce n’est pas un nouveau tissu à la mode), blanchiment d’argent (qu’on aurait préféré au pressing), escroquerie et usurpation d’identité. Vous pensiez avoir du mal avec votre banquier ? Essayez donc de convaincre vos investisseurs après leur avoir fait perdre 300 millions de dollars !
Mais tout n’est pas sorti de derrière l’armoire comme par magie : CaaStle avait levé plus de 500 millions de dollars. Après avoir fait croire à tout le monde que la rentabilité était leur accessoire fétiche, Christine Hunsicker a annoncé sa démission en avril dernier, une fois que son conseil d’administration s’est aperçu que les bilans n’étaient pas aussi brillants que les paillettes sur les robes du Met Gala. Le couperet est tombé en juin avec la déclaration de faillite. Vous pensiez que la Haute Couture c’était impitoyable ? Essayez la finance…
Quand la discrétion au sommet ressemble plus à de la dissimulation, la mode peut se transformer en parade judiciaire !
Non contente de devoir répondre aux autorités (et à quelques juges déçus de ne pas avoir été invités lors des levées de fonds), Hunsicker et sa société se retrouvent aussi attaquées par une entreprise de vêtements – vous savez, ces gens qui s’attendaient plutôt à des défilés qu’à des convocations au tribunal. Même les anciens employés n’ont pas crié au scandale : pour eux, le silence radio des dirigeants au sujet des finances de l’entreprise était aussi suspect qu’une collection automne-hiver en plein mois d’août.
L’affaire CaaStle nous rappelle que derrière les strass, les licornes et les business plans PowerPoint, la réalité financière n’a rien de glamour. Mieux vaut éviter de transformer les comptes d’une entreprise en déguisement de carnaval, surtout quand les investisseurs n’ont pas vraiment le sens de l’humour.
En tout cas, Christine Hunsicker a prouvé une chose : dans la startup nation, il y a toujours un fashion faux pas à éviter. Et parfois, la mode passe, mais l’addition reste salée. À méditer pour le prochain showroom… ou contrôle fiscal.
Comme on dit dans le secteur : c’est bien de vouloir habiller la réussite, mais attention à ne pas tailler un costard à la justice…
Source : Techcrunch




