Bienvenue dans la saison 3 du Rubik’s cube technologique mondial

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Bienvenue dans la saison 3 du Rubik’s cube technologique mondial

Ce matin, ouvrez vos flux : entre IA d’entreprise relookée par Google, robots chimiques prêts à cogiter nuit et jour, infrastructures géantes bâties sur les dollars de la Valley et startups-fintech qui rêvent de refaire le monde social ou climatique… on ne sait plus où donner du cerveau. Le bal technologique oscille désormais entre démesure infrastructurelle, automatisation scientifique, inclusion redistribuée et adaptation climatique, au point qu’on peine à distinguer la révolution du simple effet d’annonce. À chaque révolution ou micro-évolution de plateforme, c’est la société tout entière qui vacille… incertaine de ce qu’elle doit applaudir ou redouter.

Chez Google et sa nouvelle division Gemini Enterprise, la promesse est claire : centraliser l’IA en entreprise, fédérer les outils métiers… ou, moins glorieusement, courir après la caravane déjà bien lancée par OpenAI ou Anthropic. L’idée ? Automatiser, rationaliser, accélérer le progrès… tout en gardant la main sur les processus et la sécurité (pour mieux pouvoir dire « c’est MA data » quand tout part en vrille). Mais n’est-ce pas la même logique de centralisation qui irrigue jusqu’aux personnels IA autonomes embarqués dans chaque service, et qui, conjuguée aux infrastructures démesurées (salut, les 100 milliards d’Oracle pour OpenAI !), finit par ressembler à une nouvelle oligarchie du cloud ? Les IA veulent croiser les silos, mais… leur club d’élites se referme en parallèle.

Et pour chaque entreprise qui rêve de se « gouverner » via son IA, combien de Pintarnya émergent, promettant l’inclusion des exclus, la digitalisation juste des travailleurs invisibles ? Sous les paillettes du « crédit responsable » et du matching dopé à l’algorithme, la réalité, c’est qu’en Indonésie comme ailleurs, l’infrastructure technologique crée autant de nouvelles dépendances que de libertés – tandis que la next gen occidentale subit les coups de tampon des visas à 100 000 dollars (coucou Trump et H-1B). On filtre les cerveaux à l’entrée d’un côté, on promet la finance éclair à tous de l’autre : parfois, on a l’impression que c’est l’Access Denied qui est devenu la vraie killer feature globale.

La démocratisation technologique a pour l’instant le goût âcre de la sélection, au service des mêmes élites… mais avec des outils plus malins.

La course à l’infrastructure, qu’elle prenne la forme de laboratoires autonomes (Periodic Labs) capables d’inventer la bavette supraconductrice pendant que les humains checkent TikTok, ou d’une ultra-météo à la Earthmover (Earthmover) rendant la donnée climatique violemment monétisable au jour le jour, c’est toujours la même dialectique : bosser plus pour produire plus de data, pour raffiner plus de services… et rêver d’avoir, cette fois, LA plateforme qui rachètera toutes les autres. Pourtant, même avec les ambitions open source, le pivot perpétuel en startup land fleure trop souvent le déguisement d’une course ultra-darwinienne : « changer tout de suite pour que rien ne change. » 

Au fond, la Silicon Valley, tout comme Jakarta, Noida ou la stratosphère new-yorkaise, ne fait que jouer au Rubik’s cube de nos angoisses collectives : contrôle, inclusion, sauvegarde du climat, frontière mouvante entre utopie et exclusion. Derrière chaque annonce d’un « assistant » ou d’un « compagnon inclusif », il y a un patchwork de dépendances et de lignes de faille qu’aucune IA n’a encore appris à patcher. Alors, entre infrastructures à 100 milliards, crises des visas et rêves de scientifiques automatisés, c’est peut-être dans l’art du pivot, dans la capacité à changer vite – pour survivre à la prochaine disruption – que se situe la vraie techne du moment. Sauf que nous, pauvres mortels, serons sans doute toujours à devoir demander la météo avant chaque révolution.

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