La grande illusion technologique : connectés, mais pour servir qui ?

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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La grande illusion technologique : connectés, mais pour servir qui ?

Courir, cliquer, investir, surveiller, coloniser, et liker. Non, ce n’est pas le plan de carrière d’un super-héros numérique, mais bien la playlist ininterrompue de l’économie techno-centrée de 2025. Entre la bourse de Strava, le boom du quantified self, la rivalité stellaire de Bezos et Musk ou la guerre tarifaire pour l’IA dans les pays émergents menée par Google et OpenAI, la technologie n’a jamais autant voulu façonner la société—ou au moins la monétiser au pas de course. Dans cette débauche d’ambitions, la frontière entre progrès, gadget et fuite en avant devient des plus floues.

Prenez la récente irruption de lunettes connectées Meta : on promet un quotidien augmenté, piloté d’un geste, pendant que Strava rêve d’engranger des licornes sur fond de marathons et de dynamiques communautaires toujours plus “engageantes”. Mais à force de lier fitness, données de santé, vie connectée et dopamine algorithmique, ne sommes-nous pas tous devenus les cobayes consentants d’une grande expérience de gamification des besoins humains ? Même nos élans de sociabilité peinent à échapper au piège : les applications d’amitié veulent combler le vide social, mais souvent au prix d’un abonnement ou d’une collecte massive des plus précieuses de nos données intimes.

La quête de nouveaux marchés, elle, s’organise déjà dans l’arène mondiale. Google casse les prix de son IA dans le sud global, dans une croisade autant “démocratique” que parfaitement stratégique pour préempter territoires et usagers locaux, n’hésitant pas à jouer du dumping sur le dos de la concurrence et des attentes souverainistes. Tandis que Databricks et OpenAI alignent des chèques à neuf chiffres pour installer la nouvelle “tuyauterie” des entreprises, la Californie ose imposer ses lois sur l’IA au reste du monde, quitte à déclencher la panique des investisseurs de la tech et des barons du lobbying, prompts à y voir une brèche constitutionnelle plus qu’un progrès sociétal.

Bienvenue dans l’âge où l’innovation, la solitude, le bien-être, la régulation et la conquête spatiale s’écrivent au même code source.

Face à ces déferlantes, même les totems du passé vacillent. Le MBA en capital-risque perd peu à peu son prestige face aux vétérans d’OpenAI ou SpaceX, alors que la Silicon Valley réinvente sans fin le mythe de la méritocratie disruptée. Et à la marge, Jeff Bezos, lui, préfère déjà se projeter en orbite, promettant un avenir bien réglé par l’IA pour des millions de privilégiés flottant dans l’espace pendant que la routine terrestre est confiée aux robots. Le tout, emballé dans une rhétorique qui ressemble autant à une fuite en avant qu’à une invitation à changer de planète dès que l’habitabilité du marché boursier s’essouffle.

La seule vraie question – celle que nul algorithme ne tranche – demeure : à force de monétiser faux-semblants affectifs, promesses d’égalité numérique, gadgets connectés et utopies spatiales, la technologie va-t-elle enfin répondre aux besoins humains…ou simplement valider la prophétie selon laquelle, en 2025, la seule chose vraiment disruptive, c’est d’éteindre son smartphone (ou ses lunettes) ? Et, dans ce monde où chaque solution devient opportunité de tracking ou d’abonnement, qui nous sauvera de notre propre volonté d’être (trop) connecté ?

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