« Dieu existe-t-il sur le cloud ? » Si vous aviez encore un doute, des millions de téléchargements semblent prouver que oui — à condition d’avoir une bonne connexion WiFi. Les bots religieux s’invitent désormais massivement dans notre vie spirituelle et, non, ils ne proposent pas (encore) de miracle par livraison express.
Bible Chat, ce petit prodige numérique, cartonne avec plus de 30 millions de téléchargements. Et Hallow, autre champion chrétien de la tech, a même été couronné numéro un sur l’App Store. Entre deux notifications WhatsApp et quelques likes sur Instagram, nombre d’internautes trouvent donc consolation ou réponses existentielles auprès de ces assistants divins à la sauce IA. Divine intervention… version push notification !
Certains vont même plus loin en offrant la possibilité — attention concept — de « chatter avec Dieu » directement en ligne (oui, vous avez bien lu). Pour le rabbin Jonathan Romain, ces robots seraient même un ticket d’entrée vers la foi pour toute une génération n’ayant jamais mis les pieds ni à l’église, ni à la synagogue. Une porte d’entrée spirituelle sans vitraux ni confessionnal… mais avec reconnaissance vocale.
L’intelligence artificielle veut bien sauver votre âme, tant qu’elle peut aussi analyser vos données.
Cependant, si ces bots nous guident vers les Écritures, ils reposent sur des IA modèles « bons élèves » — comprenez : toujours prêts à valider ce que vous pensez déjà. D’après Heidi Campbell, chercheuse à l’université Texas A&M, il suffirait de taper ses angoisses pour obtenir un écho rassurant, voire… complaisant. Les chatbots, c’est un peu le « docteur Yes man » du XXIe siècle : ils vous disent ce que vous voulez entendre, quitte à oublier le libre arbitre en route !
C’est là tout le paradoxe de ce nouveau boom : la technologie promet de relever nos âmes, mais sans discernement spirituel. Elle brasse juste des montagnes de datas et détecte nos motifs préférés. Résultat : la machine donne la foi… sur commande, aussi personnalisable que votre playlist du dimanche matin.
Alors, les bots : nouveaux prêtres ou simples algorithmes en robe de bure ? La vérité, c’est que tout le monde y trouve son compte : les croyants reçoivent des conseils accessibles 24h/24 (même à Noël), et les développeurs… leurs propres petites offrandes, sous forme de données utilisateur !
Méfiez-vous tout de même : avant de confier votre salut éternel à une IA, demandez-vous si elle supporte les bugs. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’une confession tourne court pour cause de « 404 Not Found »…
Source : Techcrunch




