« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue à des frais de livraison harmonieux! » – dit peut-être personne, sauf peut-être les New-Yorkais qui découvrent la nouvelle fioriture sur leur addition de DoorDash. Escalade financière en vue, la société applique une majoration de 2$ par commande depuis que la Grosse Pomme a décidé que oui, même les livreurs méritent leur part du gâteau avec un salaire minimum de 18$ de l’heure. Mais pas question de sabrer sur les petits plaisirs, DoorDash ne manque pas d’aérer l’atmosphère en qualifiant la mesure de « mal conçue » et d’« extrême ».
Et pourtant, derrière ces clichés de générosité, le diable est dans les détails: nos vaillants coursiers ne verront de ces 29,93$ que pour chaque heure où ils cavalent, laissant ainsi des interstices monétaires quand ils patientent pour les commandes. La compagnie, fidèle à ce qui semble être une tradition d’optimisation tarifaire, annonce avec un brin de poésie comptable qu’ils vont donc bidouiller le montant des pourboires suggérés, histoire de mieux répartir le fardeau des nouvelles obligations. Oh, la coquine!
Clients et livreurs se retrouvent entre le marteau des frais et l’enclume des pourboires.
Toutefois, cher lecteur, ne te laisse pas distraire par des manoeuvres d’illusionnistes. Même avec un tour de passe-passe sur la suggestion de pourboire, ta générosité n’est limitée que par la profondeur de tes poches. Les clients ont toujours le dernier mot sur le montant des pourboires, et selon DoorDash, chaque centime ajouté va directement dans la bourse de nos livreurs. C’est du moins la version officielle depuis 2019, après une série de révélations qui auraient démontré que l’entreprise jouait les Picsou avec les pourboires pour compléter les frais de livraison.
Ainsi donc, à New York comme ailleurs, on découvre l’envers du décor d’une économie de partage qui partage parfois trop peu. Mais souviens-toi, ami lecteur, qu’à travers cet imbroglio de frais et de fioritures, le goût salé des suppléments ne doit pas masquer la saveur d’une bonne action : rémunérer l’énergie dépensée par ceux qui apportent à nos portes les douceurs du monde extérieur.
Source : Engadget