« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », disait l’oncle Ben à Peter Parker. Mais qu’est-ce que ça donne quand Google endosse la cape de super-héros avec ses nouvelles technologies, surtout quand il s’agit d’IA et de sécurité nationale ? Cette semaine, Google a discrètement fait disparaître de son site web sa promesse de ne pas développer d’IA pour les armes ou la surveillance. Le monde du tech n’a pas tardé à en faire ses choux gras suite à une enquête de Bloomberg, dévoilant que la section « applications que nous n’exploiterons pas » s’est mystérieusement volatilisée comme un lapin dans un chapeau.
Cependant, Google nous assure que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes technologiques possibles. Dans un nouvel article de blog vantant les mérites de l’« IA responsable », la société souligne que l’industrie entière devrait s’unir pour créer des IA qui protègent les gens et fomentent la croissance mondiale. Après tout, quoi de mieux qu’une alliance intergalactique pour oeuvrer pour le bien commun ?
Les nouvelles principes de l’IA version 2.0 by Google rappellent également leur engagement à lutter contre les biais injustes et s’aligner avec les normes internationales des droits de l’homme et du droit. Voilà qui est rassurant, non ? Ou peut-être faut-il emprunter leurs lunettes rose bonbon pour voir la vie du bon côté.
Google taille un peu trop dans ses promesses, mais coupe court aux critiques avec du changement bien emballé.
Mais il semblerait que tout cela n’enchante guère certains de leurs employés. Récemment, les contrats de Google avec les militaires américains et israéliens ont déclenché des vagues de protestations internes. Même si l’entreprise assure que son IA n’est pas conçue pour blesser, les déclarations du chef de l’IA du Pentagone suggèrent que certains modèles seraient plutôt doués pour accélérer ce qu’ils appellent la « chaîne de destruction » militaire. Développer des nuages numériques qui provoquent l’orage : voilà une perspective qui a de quoi faire frissonner.
Il est indéniable qu’à l’ère de la data, la frontière entre cybersécurité et éthique devient floue. Google, ce géant du web, devra marcher sur la corde raide pour ne pas glisser dans les abîmes tumultueux de la critique publique. Un pli sur le front pour l’industrie technologique qui s’interroge encore : super-pouvoir ou super-embarras ? Le dernier mot demeure à voir.
D’un clin d’œil à l’oncle Ben, il paraît qu’avec de grands algorithmes viennent de grandes responsabilités. Espérons que Google en ait pris bonne note, sinon on vous laisse imaginer la réplique de Spider-Man en cas de dérapage… une toile de problèmes sans fin!
Source : Techcrunch