« Ne jamais remettre au lendemain ce que l’on peut diviser en paiements, dirait Tabby ! » La recette du succès pour une fintech dans les marchés émergents ne repose pas uniquement sur des calculs complexes mais plutôt sur une parfaite compréhension des besoins locaux. Et c’est là que Tabby joue ses cartes – ou ses « cartes maintenant, paiements plus tard » – avec un coup de maître qui le propulse au sommet de la fintech dans la région MENA.
Alors que les pays développés jonglent avec leurs cartes de crédit comme si c’étaient des massues dans un cirque financier, le Moyen-Orient lui, a soif de flexibilité. C’est dans ce contexte que Tabby a saisi l’opportunité d’imposer son modèle de paiements différés. Fraîchement auréolé d’une levée de fonds de 160 millions de dollars, Tabby brille désormais avec une évaluation astronomique de 3,3 milliards de dollars. Faites place à l’innovateur qui s’invite chez vous, que ce soit pour une simple cafetière ou un smartphone clinquant.
Derrière ce nouvel éclat, Blue Pool Capital et Hassana Investment Company ont ouvert le bal avec leur investissement, ajoutant au concertistes d’investisseurs tels que STV et Wellington Management. Un geste moins d’un an et demi après que Tabby ait décroché une Série D démesurée. À l’époque, il n’était ‘que’ évalué à 1,5 milliard de dollars. Quelle montée de hype pour Tabby qui a réussi à doubler son volume de transactions annualisées à 10 milliards : de quoi faire rougir votre TPE !
Tabby sait diviser les paiements, mais il multiplie aussi les opportunités.
Interviewé par TechCrunch, Hosam Arab, le co-fondateur de Tabby, résume ce boom spectaculaire : de nouvelles fonctionnalités et une adoption accrue de ses services ont décuplé la fréquence d’utilisation par ses clients. Au-delà de la boutique en ligne, c’est aujourd’hui tout un univers de gestion de dépenses au quotidien qu’offre Tabby, comme un passe-partout digital.
Avec la Tabby Card, la Tabby Plus, et même la Tabby Shop, la fintech bouscule les habitudes. De son QG à Riyad, elle supporte désormais une ribambelle de 40 000 marques allant de l’enseigne sportive adorée jusqu’au géant d’ameublement suédois. C’est au pas de course qu’elle a élargi son terrain de jeu, mettant en poche 15 millions d’utilisateurs dispersés entre l’Arabie Saoudite, les Émirats et le Koweït.
Tabby a cependant plus d’un tour dans son sac : l’achat de Tweeq, un portefeuille digital saoudien, témoigne de son expansion vers un modèle de services financiers plus vaste, flirtant même avec un avenir sans espèces. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Tabby lorgne également sur le lucratif marché des transferts de fonds, une aubaine expatriée à explorer entre l’Inde et les Émirats.
Face à des compétiteurs comme Tamara ou le géant britannique Revolut, Tabby ne semble pas intimidé. Sa présence locale et la fidélité de sa base d’utilisateurs seront ses alliés lors de l’épreuve par IPO sur le Saudi Exchange. Pour Tabby, l’heure du grand saut n’est qu’une question de timing. Alors, reste branché, car lorsqu’une licorne se prépare à galoper vers le public, rien ne va plus dans le jeu de la disruption.
En attendant le grand dévoilement, Tabby se concentre sur la création de son écosystème financier. Et quel moment mieux choisi pour s’y préparer, avec HSBC et friends rependant sur le tapis rouge leur expertise de l’introduction en bourse ?
Alors, si le Moyen-Orient est en quête de modernité monétaire, Tabby, semble-t-il, pourrait donc bien être le chat qui retombe toujours sur ses pattes ! Dans ce marché, si la concurrence mise sur l’épargne, Tabby mise sur l’art de diviser pour mieux régner (financièrement) !
Source : Techcrunch