« Quand la vie te donne du CO2, fais-en du cash ! » Voilà un mantra dont Occidental Petroleum semble s’inspirer à la lettre. Le géant pétrolier ne s’arrête plus, enchaînant les emplettes dans le secteur très branché (et souvent brumeux) de la capture du carbone. Leur dernier coup ? Ils viennent de s’offrir Holocene, une start-up qui aspire à changer le destin de notre air… et celui de leur business, au passage.
On connaît l’adage : les meilleurs deals se font souvent en coulisses. C’est à travers sa filiale Oxy Low Carbon Ventures (le nom laisse penser qu’ils s’intéressent vraiment à l’écologie, non ?) qu’Occidental a mis la main sur Holocene, pour un montant resté aussi mystérieux qu’une réunion entre milliardaires à Davos. Mais le média HeatMap a réussi à soulever le couvercle de la marmite : c’est bien officiel, Holocene change de team !
Holocene était lancé à pleine vitesse, dopé par un contrat en or (10 millions de dollars, rien que ça) signé avec Google pour débarrasser notre atmosphère de 100 000 tonnes de CO2 avant 2030. Leur arme secrète ? La capture directe par acides aminés, rien de moins ! Et tout cela, à un tarif imbattable : 100 dollars la tonne, contre environ 600 dollars chez les concurrents actuels. Oui, 6 fois moins cher pour nettoyer notre ciel… ou pour en faire un business florissant, c’est selon votre angle de vue.
Quand les pétroliers se mettent à capturer du carbone, on se demande s’ils sauvent la planète… ou leurs profits !
Occidental n’en est pas à son premier coup : en 2023, ils avaient déjà avalé Carbon Engineering à hauteur de 1,1 milliard de dollars. Leur intérêt principal ? La « récupération assistée du pétrole », une technique qui consiste à injecter le CO2 sous terre pour presser un peu plus les fonds de tiroir pétroliers. Oui, vous avez bien lu : on capte du CO2 pour extraire plus de pétrole. La boucle du paradoxe est bouclée !
L’entreprise, contactée par HeatMap, assure vouloir mettre la technologie de Holocene au service de la recherche et du développement en capture directe de l’air. Mais ceux qui rêvaient de voir les pétroliers troquer leurs forages contre des arbres vont devoir patienter : l’enjeu immédiat, ce sont surtout les juteux crédits d’impôts offerts par l’Inflation Reduction Act. Plus le procédé est vert (utilisation d’électricité sans émission et stockage du CO2), plus la récompense fiscale est belle. Le vrai jackpot américain, c’est peut-être là, et pas sous les derricks.
Alors, faut-il applaudir Occidental pour son virage (quasi) écologique ou se méfier de cette nouvelle mode « verte » qui sert surtout à prolonger la vie des énergies fossiles ? On vous laisse méditer la question pendant que les industriels font du « business as usual »… en synthétisant des molécules et des incitatifs fiscaux.
Décidément, à force de capturer du carbone, Occidental risque bien de finir… dans l’air du temps !
Source : Techcrunch