« Pour protéger les consommateurs, mieux vaut être plusieurs que fantôme ! » Voilà qui pourrait résumer la crise actuelle au cœur du Bureau de Protection Financière des Consommateurs (le fameux CFPB). Jadis bras armé contre les vilains de la finance tech, l’agence américaine ressemble aujourd’hui plus à un club de sudoku mal fréquenté qu’à une institution capable de faire trembler Wall Street.
Le CFPB, créé en 2010 pour sauver nos porte-monnaies de la jungle financière, vient de perdre… 90% de ses troupes. Fini les grandes armées : sur 1 700 employés en croisant les doigts très fort, il en reste à peine 200 pour jouer les gardiens des banques, plateformes de paiement et autres faiseurs de promesses. La lutte contre les pratiques douteuses ? Remplacée par la technique de l’autruche : faire avec ce qu’on a, c’est-à-dire pas grand-chose.
Mais attendez, la saga n’est pas terminée ! La nouvelle ? Les priorités du CFPB sont passées au mixer. Un mémo interne – à lire si vous aimez les rebondissements façon telenovela – annonce un ralentissement sur la surveillance de la donnée des consommateurs, les paiements digitaux ou les dettes étudiantes. Attention, ils veulent mettre le paquet sur… les prêts immobiliers. Si vous n’aviez jamais vibré pour un taux d’emprunt, c’est le moment ou jamais !
Le CFPB passe de gendarme tous azimuts à contrôleur de prêts immobiliers avec un effectif de poche : 2025, année du grand ménage… par le vide.
Ce coup de balai ne sort pas de nulle part. Depuis janvier 2025 — année du changement de cap politique — le CFPB abandonne à la pelle des dossiers qu’il défendait bec et ongles fin 2024 (coucou les actions contre PayPal, Block ou les applis de paiement type Venmo). Pire : la Maison Blanche a demandé en février l’arrêt de TOUTES les activités de supervision et d’enquête… Oui, toutes ! Autant dire qu’en Silicon Valley, on sort déjà le champagne (sans contact, évidemment).
Restent quelques irréductibles employés qui, entre deux cafés allongés, contemplent la réduction de leur champ d’action avec philosophie. Garder un œil sur les mortgages, c’est déjà pas mal… mais pour combien de temps ? Les mauvaises langues diraient que le gendarme de la finance risquerait bientôt d’être remplacé par un simple répondeur automatique : « Pour toute plainte, tapez 1 et priez très fort ».
Et si la réalité était encore plus piquante ? Car derrière cette purge se cache surtout une rivalité politique qui met en pause la protection du consommateur, tout en déguisant ça sous prétexte d’efficacité administrative. Difficile de trancher entre rationalisation et opération camouflage… mais dans ce western version fintech, les hors-la-loi pourraient bien reprendre du service.
On ironise, bien sûr, mais difficile d’être rassuré quand votre gilet pare-balles financier se réduit à un kit de première nécessité. Bonne chance pour garder votre portefeuille à l’abri, car côté CFPB… ça sent la fin de la partie. En anglais comme en français : les banques rient, les consommateurs… trinquent.
Source : Engadget
