La Nintendo Switch 2 s’apprête à débarquer sur le marché, mais doit-on vraiment croire à la révolution annoncée par le géant japonais ? À l’heure où l’industrie du jeu vidéo se livre une bataille féroce sur l’innovation, la nouvelle console de Nintendo pose un grand nombre de questions. Son prix, sa compatibilité, ses nouveautés… Nintendo répondra-t-il réellement aux attentes, ou assistons-nous à une simple évolution marketing ?
Première question cruciale : qu’apporte véritablement la Switch 2 ? Officiellement présentée lors du dernier Direct, on sait désormais qu’elle sortira le 5 juin 2025 au prix de 450 dollars (environ 420 euros). Mais derrière l’annonce tapageuse, que cache cette console ? L’apparence n’a guère évolué en huit ans, hormis un écran plus grand (7.9 pouces en 1080p, 120 Hz HDR) et une finesse accrue. Les Joy-Con s’attachent désormais de façon magnétique et promettent une meilleure ergonomie, mais la question de la qualité des matériaux et de la durabilité, notamment l’absence de capteurs à effet Hall, subsiste-t-elle ?
Dans ses promesses, Nintendo mise aussi sur la rétrocompatibilité : tous les jeux Switch devraient pouvoir être joués sur la Switch 2, bien que certains titres soient encore « en cours d’investigation » pour garantir leur bon fonctionnement. Mais cette compatibilité sera-t-elle totale et transparente pour les joueurs, ou faudra-t-il encore patienter pour des mises à jour ? Par ailleurs, la console allège enfin l’attente avec une puissance accrue (nouveau processeur, 256 Go de stockage, Wi-Fi 6), mais cette avancée sera-t-elle suffisante pour accueillir les gros jeux multi-plateformes qui faisaient défaut à la première génération ?
Le lancement de la Switch 2 soulève plus de questions que de certitudes sur la réelle avancée que propose Nintendo.
La manette Pro a elle aussi été revisitée : nouveaux boutons programmables, vibrations HD Rumble 2 et prise casque intégrée. Mais les tarifs, eux, grimpent : 85 dollars pour cette nouvelle manette, 95 dollars pour une paire de Joy-Con 2. N’est-on pas en train d’assister à une inflation déguisée sous couvert d’innovation ? D’autant que les accessoires ont tous vu leurs prix augmenter, justifiés par Nintendo par les aléas du marché et les récentes hausses de droits de douane aux États-Unis… Un contexte économique qui pourrait bien peser sur le succès commercial de la console.
Nintendo ose aussi une nouveauté attendue sur la partie sociale : un bouton C dédié au chat vocal et vidéo, imitant en partie les fonctions collaboratives de Discord. S’agit-il d’une révolution ou d’un simple rattrapage sur la concurrence ? Il sera possible de streamer sa partie, voir l’écran de ses amis, et même brancher une caméra (vendue séparément !). Derrière cet affichage de nouveauté, la Switch 2 cherche-t-elle à rattraper son retard sur Xbox et PlayStation en matière de fonctionnalités en ligne ?
Question accessoires, la facture s’alourdit pour les joueurs : dock Ethernet à 120 dollars, grip de charge à 40 dollars, et même la carte microSD « officielle » à 60 dollars pour 256 Go… L’investissement devient conséquent pour profiter pleinement de la promesse « hybride » de la Switch 2. De plus, l’autonomie annoncée varie entre 2 h et 6,5 h, dans la lignée de la version précédente. Suffisant aujourd’hui, ou un vrai point faible que les joueurs nomades ne manqueront pas de pointer ?
Au-delà du produit, la stratégie de lancement interroge. Les précommandes, d’abord suspendues à cause de la politique douanière américaine, ont finalement été réouvertes, mais la communication de Nintendo reste floue sur la disponibilité réelle et les stocks. Seront-ils à la hauteur de la demande ? Enfin, Nintendo organise un tour du monde pour faire tester la console, mais ces événements sont déjà saturés ou complets. Est-ce simplement un coup de com ou un vrai pas vers la communauté des joueurs ?
Avec une proposition certes plus mûre mais un tarif plus élevé qu’à l’origine, la Switch 2 semble vouloir tout concilier : rétrocompatibilité, jeux multi-plateformes, expérience sociale et technique revue. Mais au fond, cette nouvelle console est-elle la rupture attendue ou le signe d’un Nintendo devenu plus prudent (et gourmand) qu’ambitieux ?
Source : Engadget