Le progrès technologique a-t-il enfin permis aux robots de rivaliser avec les humains dans des épreuves d’endurance physique, ou sommes-nous encore loin du compte ? Récemment, Pékin a été le théâtre d’un événement inédit : le tout premier semi-marathon mondial réservé aux robots humanoïdes, où l’on a pu assister à un spectacle aussi fascinant qu’absurde. Que révèle vraiment cette compétition sur l’état actuel de la robotique ?
Derrière cette manifestation à la fois sérieuse et cocasse, les machines mises à l’épreuve ont peiné à convaincre. Selon le reportage de Bloomberg, sur les 21 robots alignés au départ, rares sont ceux qui sont sortis indemnes de cette épreuve. Chutes, dislocations et même décapitations en direct : fallait-il s’attendre à plus de la part de la nouvelle génération de robots bipèdes ? Les images, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont alimenté aussi bien l’étonnement que l’hilarité.
Alors que le spectacle prêtait souvent à sourire, il n’en reste pas moins que seuls quatre robots ont véritablement terminé la course dans le temps imparti. Le grand gagnant — le Tiangong Ultra de X Humanoid (1m80, tout de même) — s’est imposé avec un temps de 2 heures et 40 minutes. Oui, c’est plus du double du meilleur temps humain, mais peut-on vraiment juger ces robots à l’aune des performances de milliers d’années de course à pied humaine ?
Ce semi-marathon robotique dévoile plus de défis techniques à relever que de prouesses à célébrer.
Faut-il en déduire que la marche (ou plutôt la course) des robots vers des performances dignes de ce nom est encore longue ? La compétition a révélé plusieurs astuces : les équipes ont eu l’autorisation de changer les batteries en cours de route ou même de remplacer totalement un robot contre un autre, au prix de pénalités. Le Tiangong Ultra, par exemple, a terminé la course grâce à sa troisième batterie. Mais alors, peut-on vraiment comparer ces prouesses à celles des athlètes humains qui puisent dans leurs dernières ressources ?
Quant à l’allure, la victoire robotique s’est jouée à quelque 8 km/h, à peu près l’allure d’un joggeur du dimanche. Des modèles extravagants, comme un robot inspiré de Gundam, un autre à l’apparence féminine, ou encore un « little giant » conçu par des étudiants, n’ont pas démérité, mais la plupart ont tout juste tenu debout. Amusant détail : beaucoup portaient de véritables chaussures de course humaines. Un pied de nez technologique à la tradition ?
Si cet événement offre des vidéos spectaculaires, il expose surtout les gigantesques défis qui restent à relever pour que les robots puissent participer sérieusement à des activités physiques complexes. Malgré la somme de technologies mobilisées, la robustesse, l’équilibre, l’autonomie énergétique et la coordination restent des points noirs. Faut-il y voir un simple divertissement ou le préambule d’une révolution à venir dans la robotique ?
Finalement, ce semi-marathon robotique marque-t-il le début d’une nouvelle ère d’interactions entre machines et humains, ou n’est-ce qu’une plaisanterie high-tech de plus ?
Source : Engadget