« Dis-moi quelle étiquette tu portes, je te dirai si tu es réparable ! » Voilà une devise qui pourrait bien devenir le nouveau slogan des amateurs de gadgets européens. L’Union européenne s’apprête à secouer le marché des smartphones et des tablettes, non pas avec une nouvelle prise USB, mais avec… des étiquettes colorées et bourrées d’infos pratiques.
À partir du 20 juin, il ne s’agira plus seulement de savoir si votre téléphone est « waterproof » ou s’il fait des photos floues de vos plats du dimanche. Les appareils devront désormais afficher fièrement des étiquettes ressemblant à celles des frigos et télés, avec des notes d’efficacité énergétique (de A à G), mais aussi une mention spéciale pour leur taille de muscles : la durabilité et, attention, la réparabilité ! Oui, maintenant, votre futur smartphone aura son « bulletin de santé » sous les yeux de tous.
Sur ces nouvelles vignettes, on trouvera non seulement la fameuse note d’énergie, mais aussi la durée de vie de la batterie (nombre de cycles de charge, capacité minimum), une note de robustesse… et même l’indice IP – pour ceux qui aiment mettre leur portable dans la farine ou sous la douche. Bref, impossible désormais d’ignorer si votre précieux jouet survivra à une soirée pizza-bière.
Une étiquette pour tout savoir, sauf prédire votre prochain accident de selfie.
Mais attendez, l’UE ne recule devant rien ! Cette mesure chevelue concerne aussi les téléphones fixes sans fil. Les smartphones à écran déroulant, eux, sont magiquement exclus du lot. Un clin d’œil ironique, puisque, pour l’instant, ces modèles relèvent davantage de la science-fiction que de la caisse enregistreuse. Quant aux tablettes Windows, elles devront patienter : leur tour viendra avec un règlement spécial « ordinateur ».
Pas question non plus pour les constructeurs de chipoter sur la fiabilité : les nouveaux standards exigent aussi que les batteries gardent au moins 80 % de leur capacité après 800 cycles, et que la protection contre les rayures ou les chutes soit à la hauteur. Oubliez les coques pailletées moches, ici c’est la solidité qui compte ! Et en bonus, obligation de fournir les pièces détachées et de publier des mises à jour du système d’exploitation dans les six mois… Sinon, exit le marché européen.
Les fabricants grognent déjà, mais pour les consommateurs, c’est la promesse de produits plus durables et réparables, loin de la fuite en avant du tout-jetable. L’UE joue ainsi les premiers de la classe du durable, histoire de prouver qu’on peut être geek et écolo… et que décrocher un A sur son étiquette, c’est aussi bien que sur son bulletin scolaire.
Alors, la prochaine fois que vous achèterez un téléphone, fiez-vous à l’étiquette : un bon indice de réparabilité, c’est la garantie que votre portable ne prendra pas la poudre d’escampette à la première rayure ! En somme, grâce à l’UE, réparer son smartphone, ce n’est plus… une histoire sans étiquette.
Source : Engadget