La liseuse peut-elle enfin dépasser son statut d’accessoire de lecture passif pour devenir un réel outil de productivité ? C’est la question que soulèvent les nouvelles Boox Go 7 et Go Color 7 (Gen II), deux tablettes E Ink au design inspiré par la mythique Kindle Oasis, mais boostées à l’Android 13. Faut-il voir dans cette alliance Android/E Ink la promesse d’une révolution ou s’agit-il d’un simple gadget marketing ?
En décidant d’intégrer le Play Store, Boox s’adresse-t-il vraiment aux lecteurs exigeants ou à un public en quête de polyvalence numérique ? L’utilisateur va-t-il privilégier la diversité des applications (lecture, prise de notes, navigation web…) ou rechercher seulement la simplicité d’une liseuse monofonction ? Par ailleurs, le positionnement – avec des prix de 250 à 280 dollars, hors stylet – laisse-t-il présager une démocratisation ou ces appareils resteront-ils des objets de niche ?
L’un des débats majeurs vient de la capacité de la Go 7 et de la Go Color 7 à supporter l’écriture manuscrite grâce à un stylet (vendu séparément, 46 $). Mais ce stylet – 4096 niveaux de pression, rechargement USB-C – représente-t-il un indispensable pour étudiants, journalistes et auteurs, ou demeure-t-il un simple argument marketing face à la concurrence Kobo ou Kindle ? Et que penser du fait qu’aucune de ces tablettes n’est livrée avec l’outil directement inclus ?
L’arrivée d’Android et du stylet dans le monde des liseuses E Ink annonce-t-elle la fin des frontières entre tablette et liseuse traditionnelle ?
Boox prend-il de vitesse Amazon et Kobo, ou s’inspire-t-il trop dangereusement d’un concept éprouvé ? Après la disparition de la Kindle Oasis, le format asymétrique avec boutons de changement de page physiques séduit-il toujours autant, ou risquons-nous une saturation de modèles similaires ? La Go Color 7 mise sur l’E Ink Kaleido 3 (affichage couleur à 150 ppi et noir et blanc à 300 ppi). Est-ce vraiment un plus significatif pour les utilisateurs, ou une fonctionnalité encore trop marginale ?
Sur le plan matériel, les deux appareils se vantent de 4 Go de RAM, 64 Go de stockage interne, l’emplacement microSD et un poids plume de 195g. Mais cette fiche technique convainc-elle face aux tablettes Android classiques, plus puissantes, ou face aux Kindle/Kobo, souvent plus abordables ? L’ajout d’applications comme les applis mails ou prise de notes, est-il vraiment pertinent sur ce type d’écran E Ink, peu compatible avec la navigation intensive ou les services vidéo ?
Le prix de départ reste un point d’interrogation. Faut-il voir ces Boox Go 7 comme une véritable alternative ou comme une niche à destination des ultra-spécialistes ? L’expérience sera-t-elle à la hauteur, ou la polyvalence risque-t-elle de diluer l’efficacité première de la liseuse ? Les premiers acheteurs tentés pourront-ils oublier la simplicité et l’intuitivité d’une Kobo ou d’une Kindle classique ?
Alors, la Boox Go 7 va-t-elle vraiment transformer notre façon de lire et d’interagir avec nos contenus numériques, ou ne s’agit-il finalement que d’une étape dans l’évolution des liseuses, bientôt dépassée par la prochaine innovation ?
Source : Engadget