« Internet, c’est comme un frigo : on l’ouvre souvent sans trop savoir ce qu’on cherche, mais on espère toujours tomber sur un truc savoureux. »
Chez Perplexity, l’IA ne se limite plus seulement à vous pondre des réponses impeccables à vos interrogations existentielles (ou à choisir un bon recap de Game of Thrones). Non, la start-up, derrière déjà l’un des chatbots AI les plus sérieux, s’est dit récemment : “Tiens, si on se bricolait aussi un navigateur web ?” Résultat : Comet, un navigateur flambant neuf, vient d’entrer en orbite. Mais, cette fois, l’enjeu n’est pas seulement de naviguer incognito… Ou si ?
Car le PDG, Aravind Srinivas, a lâché le morceau lors d’un épisode du podcast TBPN : « On veut mieux vous connaître, même hors de notre application. » Rien que ça. En gros, le but avoué, c’est de collecter un max de données pour bâtir un profil utilisateur aux petits oignons… et balancer quelques réclames hyper ciblées dans leur flux de découverte. Le bon vieux modèle de “si c’est gratuit, c’est toi le produit”, sauce IA nouvelle génération.
Le twist dans l’histoire ? Comet est en fait basé sur Chromium, l’ossature open source de Google Chrome. Pour résumer, Perplexity a construit sa navette sur le plan de vol de la fusée Google – et avec un objectif assez similaire : comprendre ce que vous faites, où que vous alliez, pour mieux monétiser… Et ce n’est pas fini ! Avec la récente décision de justice bousculant le monopole de Google sur la recherche, on entend même parler d’une éventuelle mise en vente forcée de Chrome par Google.
L’arène des navigateurs va devenir aussi imprévisible qu’une météo bretonne en avril.
Dmitry Shevelenko, cerveau du business chez Perplexity, n’écarte pas l’idée de gérer Chrome en mode « pas de panique, on gère la transition », mais tire la tronche si OpenAI venait à s’emparer du précieux navigateur. Faut dire, dans la Silicon Valley, tout le monde lorgne sur le même gâteau pour y planter sa petite cerise…
Au final, quid de l’esprit pionnier d’internet où chaque nouveau navigateur promettait plus de liberté et moins de pub ? De nos jours, Comet & co semblent surtout viser la constellation des données personnelles – et espèrent bien que vous resterez collés à leurs écrans, pour leur permettre de décrocher… la lune publicitaire. Bref, “surf” sur internet, aujourd’hui, rime surtout avec “profilage”.
On n’a jamais vu autant de comètes fondre sur nos données. Moralité : Méfiez-vous des navigateurs qui veulent plus comprendre vos envies que votre grand-mère à Noël ! Tout ce qui brille n’est pas Chrome…
Source : Engadget
