« Quand la vie vous donne des pommes… parfois il faut aussi prévoir quelques millions pour les brevets ! »
Cette semaine, Apple a reçu un message venu tout droit du Royaume-Uni, et il n’était clairement pas agrémenté d’un cœur – ou alors, peut-être un AVC. La firme de Cupertino doit verser à Optis Cellular Technology LLC la modique somme de 502 millions de dollars à cause d’une saga de brevets, où la technologie 4G de l’iPhone aurait fait des clins d’œil un peu trop appuyés à certains brevets texans. Pour ceux qui ne connaissent pas Optis, il ne s’agit pas d’un génie incompris de la tech, mais plutôt d’un “patent troll”, ces sociétés qui collectionnent les brevets comme d’autres collectionnent les timbres, juste pour réclamer des dommages à des géants comme Apple.
Car oui, les “patent trolls” ne jurent que par un seul sport : attendre patiemment qu’un grand de la tech marche sur leurs plates-bandes, pour dégainer procès et facture salée. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Optis virevolte au-dessus du pommier californien : déjà en 2023, la justice londonienne avait condamné Apple à verser 56 millions de dollars. Cette somme, jugée “trop light” par Optis, a donc été revisitée façon XXL, avec l’addition qui grimpe désormais à plus de 700 millions de dollars en comptant intérêts et frais. On croirait presque que la justice britannique joue le rôle de banquier dans une vraie partie de Monopoly !
Mais ne soyons pas dupes : Apple est aussi habituée aux salles d’audience qu’aux files d’attente devant ses Apple Stores. Et entre les procès pour brevets imaginatifs, les prises de bec avec d’autres ténors de la tech comme Qualcomm, ou les amendes qui tombent parfois longtemps après la fête, il semble que les géants du secteur s’offrent un abonnement “premium” aux plaintes et compensations post-utilisation… D’ailleurs, dans le bizarre cirque des brevets, on se demande parfois si les sociétés innovent ou si elles investissent dans la course à qui saura mieux déposer avant les autres.
De nos jours, gagner la guerre des brevets, c’est parfois savoir mieux négocier que mieux innover.
Apple, pas vraiment du genre à dire “merci et à la prochaine”, compte bien faire appel et se battre jusqu’au dernier iPad — l’honneur (et le portefeuille) d’un géant étant en jeu. Côté Optis, on s’en félicite déjà : ils estiment que la Cour a enfin reconnu la “vraie valeur” de leurs brevets et pointent du doigt la force de négociation démesurée d’Apple qui leur permettrait d’obtenir des tarifs préférentiels, voire injustes, lors des accords avec certains partenaires.
Cette décision très attendue par le petit monde du droit technologique pourrait bien finir sur la table d’étude de nombreux autres “patent trolls” prêts à tenter leur chance contre plus gros qu’eux. Mais attention, à force de multiplier ces batailles judiciaires, la question se pose : encourage-t-on véritablement l’innovation, ou assiste-t-on à un festival de “qui touchera le jackpot grâce à une virgule dans un brevet oublié” ?
Au final, qu’on soit du côté de la pomme ou du côté du troll, la morale semble évidente : dans la tech, il ne suffit pas de croquer la pomme… il faut aussi veiller à ne pas glisser sur un noyau judiciaire bien caché !
Source : Engadget