L’intelligence artificielle va-t-elle dominer la prochaine édition de la conférence Build de Microsoft ? La question brûle les lèvres alors que l’événement annuel, prévu du 19 au 22 mai, attire déjà tous les regards. Entre promesses d’intégrations révolutionnaires et incertitudes sur les choix technologiques du géant de Redmond, la scène semble prête pour une annonce majeure. Mais Microsoft peut-il vraiment répondre à toutes ces attentes, ou va-t-on assister à une nouvelle opération de communication ?
En 2023, Build avait marqué l’intégration de Copilot à Teams et Windows, l’annonce des PC Copilot+ et l’extension des applications Windows dans l’espace 3D via les Volumetric Apps pour les casques Meta Quest. Cette année, le suspense reste entier : jusqu’où Microsoft osera-t-il pousser ses alliances et innovations en intelligence artificielle ? Qui profitera réellement de ces nouveautés, les particuliers, les entreprises… ou les investisseurs ?
La keynote sera accessible gratuitement en ligne, mais le véritable enjeu résidera-t-il dans la profondeur des intégrations d’IA générative ? Depuis la hausse de 5% des tarifs sur Office 365 et autres produits-phares, il devient crucial pour Microsoft de prouver la valeur ajoutée de ses services par l’IA. Ces annonces masqueront-elles des hausses de prix mal digérées ou amèneront-elles une réelle transformation des usages ?
À travers Build 2024, Microsoft joue gros : convaincre que l’IA n’est pas juste un atout marketing, mais un changement de paradigme pour tous ses utilisateurs.
Mais de quel Copilot parleront-ils exactement ? La rumeur enfle sur un possible divorce progressif avec OpenAI, au profit de nouveaux modèles IA issus de xAI, Meta, Anthropic ou DeepSeek. L’impact pourrait être crucial, d’autant que Microsoft testerait déjà son propre modèle MAI en interne, prêt à rivaliser ouvertement avec son partenaire historique. Faut-il y voir une simple pression sur OpenAI dans des négociations tendues, ou la naissance d’un écosystème IA maison conçu pour plus d’indépendance ?
Sur Windows, Copilot se préparerait à gagner des fonctions “agentiques” : capables d’automatiser des tâches basiques sur PC, décuplant ainsi la productivité… ou l’autonomie de la machine face à l’utilisateur. Est-ce le début d’un assistant qui ne se contente plus de répondre mais agit à notre place, transformant la promesse d’un Windows intelligent en réalité ?
Derrière l’ombre imposante de l’IA, une autre course se joue sur le matériel : après Maia 100, sa première puce IA pour Azure, Microsoft pourrait profiter de Build pour dévoiler la Maia 2. La multinationale compte-t-elle ainsi s’affranchir définitivement des fournisseurs externes et de la pénurie de GPU ? Ce virage industriel serait-il le vrai cœur de la conférence, loin du bruit médiatique autour des promesses logicielles ?
À l’issue de Build 2024, la question centrale restera : Microsoft entend-il vraiment transformer la vie numérique de ses utilisateurs, ou ne fait-il qu’installer en douce son contrôle sur l’écosystème mondial de l’IA ?
Source : Techcrunch