« Les bases de données, c’est comme les chaussettes : on n’a jamais trop de paires, mais il faut qu’elles soient propres et adaptées à nos besoins. » – Un DBA inconnu (et probablement en surcharge de tickets Jira).
Cette semaine, Databricks, géant brillant de l’analyse des données, a annoncé l’acquisition de Neon, une startup qui brille aussi, mais surtout par son audace à attaquer Amazon sur son propre gazon (AWS Aurora, pour ne pas citer de noms). Le ticket d’entrée ? Rien que 1 milliard de dollars. Oui, oui, tout ça pour une base de données Postgres sans serveur. Ça vous laisse sur les fesses ? Attendez, ce n’est même pas la moitié de la série !
Neon, jeune pousse fondée en 2021 par Nikita Shamgunov et sa bande de codeurs intrépides, propose une plateforme gérée dans le cloud qui ne s’adresse pas seulement à l’humain lambda. Son truc à elle ? Laisser les développeurs cloner des bases de données, tester, bidouiller, revenir en arrière, et tout ça sans devoir vendre un rein pour louer des serveurs fantômes. Mais la cerise sur le gâteau, c’est le mode “branche”, qui permet à chaque équipe (ou IA délirante) d’avoir son mini-labo, sans tout casser chez les autres.
Et voilà le vrai plot twist : selon Databricks, 80% des bases qui s’animent sur Neon sont créées… par des agents IA, pas des humains ! Pendant que vous cherchez encore le bon slash dans le terminal, les bots, eux, font déjà chauffer les clusters. Comme le résume si bien Ali Ghodsi, CEO de Databricks, l’ère des applications “AI-native” est arrivée à vitesse grand V. Oubliez la base de données lente comme un lundi matin, il faut du serverless, du rapide, et surtout… du Postgres open source pour tout dumonder.
Dans le monde des bases et de l’IA, même les agents ne prennent plus de pause café.
Si Neon a levé la coquette somme de 130 millions auprès de pointures comme Microsoft ou General Catalyst, Databricks, de son côté, nage dans une piscine de billets : 19 milliards collectés, plus quelques gros chèques signés récemment. Il faut dire que la frénésie IA, c’est comme les croissants encore chauds : difficile d’y résister. En moins d’un an, Databricks a claqué presque 4 milliards dans les rachats de Tabular et MosaicML, histoire de poser son drapeau sur tout le territoire de la data et de l’intelligence artificielle.
Derrière ces acquisitions, la vraie partie d’échecs se joue sur la promesse d’outiller la prochaine génération de développeurs (et surtout de bots déchaînés) à bâtir, tester et déployer l’IA comme jamais auparavant. Oubliez le gars du support à minuit, c’est le serveur qui s’ajuste tout seul, la sauvegarde qui remonte dans le temps, et la facturation qui suit vos vrais usages. Voilà la promesse sexy : flexibilité, automatisation, IA à tous les étages… et une facture qui ne donne plus de sueurs froides à la DSI.
Mais attention, derrière le vernis bling-bling des levées de fonds et des acquisitions pharaoniques, se cache une bataille féroce : ouvrir la voie à une nouvelle ère de “super-clients”, plus machines qu’humains, capables de cloner des bases à la volée, d’expérimenter plus vite que leur ombre, et – suspens ! – d’éviter de casser la prod. L’open source a encore de beaux jours devant lui… surtout quand il est courtisé à coups de milliards de dollars.
En résumé : entre Databricks, Neon, et leurs amis agents IA, la base de données Postgres n’est peut-être plus très humaine, mais elle ne manque pas de branches. Comme quoi, même dans l’informatique, il en faut peu pour être heureux… il faut se satisfaire de ce “Neon” !
Source : Techcrunch