La révolution tant attendue du shopping en ligne peut-elle venir d’une nouvelle génération d’avatars personnalisés? Depuis des années, Amazon, Google et une multitude de startups s’affairent à rendre l’essayage virtuel à la fois réaliste et séduisant, mais la mayonnaise a-t-elle vraiment pris jusqu’ici?
Dans cette course effrénée à la digitalisation de l’essayage, une nouvelle venue – Doji – promet déjà de transformer l’expérience. Pourquoi cette application attire-t-elle soudainement l’attention des early adopters et des investisseurs, avec une levée de fonds impressionnante de 14 millions de dollars, juste quelques jours après son lancement public? Est-ce la technologie, le marketing, ou plutôt la manière dont Doji mêle le fun, le social et l’innovation dans le parcours d’achat?
Ce qui distingue Doji, ce n’est pas seulement sa capacité à créer des avatars étonnamment réalistes grâce à des modèles de diffusion maison, mais aussi son accent mis sur l’interactivité sociale. Utilisateurs conquis, investisseurs fascinés, et même ses créateurs – Dorian Dargan (ex-Apple/Meta) et Jim Winkens (ex-DeepMind/Google) –, tous misent sur la possibilité d’essayer “virtuellement” une infinité de looks et de marques en quelques clics. Mais concrètement, comment fonctionne cette magie technologique? Qui sont ces fondateurs visionnaires qui rêvent de révolutionner la mode numérique?
Doji pourrait bien redessiner le miroir du shopping en ligne grâce à une expérience immersive et personnalisée.
En pratique, l’application vous demande six selfies et deux photos en pied pour générer en une trentaine de minutes un avatar fidèle. Tentant, non? Mais la promesse va plus loin : le choix des marques préférées lors de l’inscription, la possibilité de soumettre un vêtement trouvé ailleurs pour le tester virtuellement, et une dimension sociale où l’on partage ses looks avec ses amis transforment profondément l’expérience. Pourtant, une question demeure : l’avatar est-il toujours représentatif? Certains utilisateurs ont noté un rendu plus mince ou plus grand… Doji laisse heureusement la porte ouverte à des retouches, mais l’ambiguïté sur la fiabilité de sa reproduction physique subsiste.
Un autre défi – et pas des moindres – concerne la sensation du “fit”. Si aujourd’hui l’application éblouit surtout par le visuel, la capacité à indiquer comment une pièce va épouser votre morphologie reste encore hors d’atteinte. Est-ce la prochaine frontière que Doji ambitionne de franchir? L’équipe annonce déjà vouloir accélérer le processus d’essayage et, à terme, intégrer l’achat directement dans l’app pour éviter de perdre l’utilisateur sur des sites externes.
Mais alors, pourquoi tant d’engouement pour une application encore en mode “invite only”, et qui n’évoque qu’à demi-mot le passage à l’ouverture grand public? Est-ce simplement l’effet “nouveauté” ou Doji détient-elle vraiment la recette miracle pour rendre le shopping en ligne à la fois fiable, amusant et viral?
L’avenir de Doji – et, par extension, celui de la fashion-tech – repose sur sa capacité à tenir cette promesse : réconcilier plaisir, authenticité et praticité dans l’essayage virtuel. La techno peut-elle vraiment rivaliser avec le miroir traditionnel des cabines d’essayage, ou resterons-nous tributaires de nos doutes face à l’image numérique de soi?
La révolution de l’essayage virtuel annoncée par Doji relèvera-t-elle vraiment le défi de réinventer notre rapport au shopping en ligne ?
Source : Techcrunch