« Il est plus facile de déplacer 5 gigawatts que de bouger un chat de votre clavier. » – Un ingénieur qui a déjà essayé les deux.
OpenAI, le géant de l’IA qui adore jouer dans la cour des (très) grands, s’apprête à signer pour un méga campus de data centers à Abu Dhabi. Tenez-vous bien : cinq gigawatts de puissance pour biberonner les cerveaux électroniques du futur. C’est comme si vous branchiez Monaco à ChatGPT en continu… avec l’énergie de plusieurs centrales nucléaires à la clef. De quoi faire pâlir votre multiprise du salon.
Derrière ce projet pharaonique – le Stargate, digne d’un film de science-fiction – on retrouve G42, une entreprise tech d’Abu Dhabi qui ne fait décidément rien à moitié. OpenAI rêvait d’un campus à la puissance giga au Texas (déjà impressionnant avec 1,2 gigawatt), mais la version du Moyen-Orient s’annonce quatre fois plus musclée. Si les Américains font les choses en grand, les Émiratis, eux, visent carrément l’astral.
Un data center, c’est grand, mais les enjeux géopolitiques sont bien plus vastes.
Mais attention, ce projet n’est pas juste une histoire de gros câbles et de processeurs surchauffés ; il s’inscrit dans une relation américano-émirati tellement complexe qu’elle ferait passer un Rubik’s Cube pour un puzzle pour enfants. OpenAI a commencé à flirter avec le Moyen-Orient en 2023, saluant même le flair de la région pour l’IA « avant que ça ne soit tendance ». Un compliment qui vaut tous les likes Instagram du Golfe.
Seulement voilà, tout n’est pas si simple dans le pays des datacenters géants ! G42, le partenaire local, est présidé par le conseiller de sécurité nationale des Émirats himself, Sheikh Tahnoon. Dès 2023, certains élus américains se sont mordus les doigts à l’idée que la technologie américaine se retrouve dans les circuits intégrés chinois, vu les relations passées de G42 avec Huawei et compagnie. Les data centers, c’est cool… mais pas de quoi provoquer une guerre froide sous 40 degrés à l’ombre, si possible.
Devant la pression, G42 a déclaré juré-craché à Bloomberg début 2024 qu’ils avaient coupé tout lien avec la Chine (adieu les thés au jasmin et les selfies à Pékin). Cela n’a pas empêché Microsoft de jeter un œil très intéressé sur tout ça et d’investir 1,5 milliard de dollars, histoire de rester dans le game et de siéger directement au conseil d’administration de G42 via Brad Smith. L’enjeu : savoir qui aura la main sur l’IA du futur… et qui gardera la souris.
Parce qu’au final, peu importe la puissance de leurs data centers : ceux qui contrôlent l’énergie et les alliances contrôlent la partie. Et au royaume des IA, tout le monde veut être assis sur le trône… même si, parfois, il faut jongler avec plus de switches que de chaises musicales.
Rendez-vous donc à la prochaine réunion de l’alliance IA, entre un serveur survolté et une cafetière hors-service. Mais surtout, rappelez-vous : entre l’open et l’AI, il y a souvent plus de portes que de fenêtres…
Source : Techcrunch