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Credits image : Laura Ockel / Unsplash

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L’État américain est-il devenu le terrain de jeu des géants de la tech ?

Comment expliquer que les élites de la Silicon Valley occupent un nombre sans précédent de postes-clés au sein de l’administration américaine, tout en récoltant des milliards de dollars de contrats publics ? La question mérite d’être posée au regard de l’influence que des figures comme Elon Musk, Peter Thiel, Marc Andreessen et Palmer Luckey exercent désormais dans les rouages du pouvoir fédéral.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, ce sont plus d’une trentaine de proches collaborateurs, investisseurs ou employés gravitant autour de ces milliardaires qui ont accédé à des fonctions stratégiques dans des agences fédérales décisives. Leur présence n’est pas qu’anecdotique : les entreprises qu’ils dirigent ou financent ont encaissé, selon une enquête du Wall Street Journal, pour près de 6 milliards de dollars de contrats, avec, en ligne de mire, des sommes encore plus colossales à venir.

A-t-on assisté à un simple renouvellement des élites ou à un jeu trouble d’influence mêlé de conflits d’intérêts ? Interrogé par TechCrunch, Daniel Weiner, directeur du Brennan Center, rappelle que l’administration Trump a supprimé de nombreux garde-fous éthiques, limogeant le directeur de l’Office of Government Ethics et 17 inspecteurs généraux en charge de la lutte contre la corruption. Doit-on craindre que cette porosité croissante entre secteur privé et institutions publiques n’ouvre la porte à une instrumentalisation des politiques publiques au profit d’intérêts privés ?

Le mélange d’innovation et d’influence politiques inédit rebattu par la Silicon Valley questionne la frontière entre service public et intérêts privés.

Certes, les partisans de cette nouvelle alliance arguent que l’expertise de ces entrepreneurs accélère l’innovation dans des domaines vitaux comme l’intelligence artificielle ou la cybersécurité. Mais où tracer la ligne ? Quand le Département de la Défense, la NASA ou l’armée américaine orientent l’attribution de milliards vers SpaceX ou Palantir, ou que la Consumer Financial Protection Bureau renonce à réguler les courtiers en données, n’est-ce pas la concurrence, la sécurité des citoyens ou la protection de leurs données qui passent au second plan ?

L’exemple de DOGE, où d’anciens collaborateurs de Musk ont sabré les effectifs des organismes régulant ses entreprises, ou celui de SpaceX, lauréat de près de 6 milliards de dollars de contrats militaires malgré des soupçons sur des investissements étrangers ou sur la consommation de drogues de son dirigeant, illustrent le pouvoir tentaculaire de ces réseaux. Le jeu des vases communicants entre les alliés de Silicon Valley et plus d’une douzaine d’agences — de l’administration présidentielle aux départements du transport ou de l’énergie — pose la question du réel bénéficiaire de ces mariages public-privé : l’intérêt public ou la consolidation de monopoles ?

Un autre exemple : Palantir, financée par Thiel, a décroché plus d’un milliard de dollars auprès du Département de la Défense et vise de nouveaux contrats massifs dans l’IA militaire. Michael Obadal, cadre dirigeant d’Anduril, a été nommé au Pentagone tout en gardant ses actions, soulevant de graves doutes sur la neutralité des décisions publiques en matière d’armement et de défense.

Au final, faut-il craindre que cette concentration sans précédent de richesse privée et de pouvoir politique ne compromette le jeu démocratique ? Daniel Weiner prévient : “En lieu et place d’une politique au service du plus grand nombre, on risque de voir l’État devenir un instrument pour protéger des intérêts privés, freiner la concurrence et verrouiller certains marchés.”

Dans ce contexte, la question demeure entière : qui, aujourd’hui, surveille encore la frontière entre innovation publique et prédation privée aux plus hauts sommets de l’État ?

Source : Techcrunch

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