« Pour chaque grande découverte scientifique, il y a au moins trois cafés froids, une poubelle pleine de brouillons ratés, et aujourd’hui, une IA impatiente qui tape du pied ».
Oubliez les savants fous en blouse blanche coiffés de cheveux hirsutes : Microsoft veut leur offrir un nouveau partenaire de labo, et il n’a même pas besoin de badge pour entrer. Présenté lors du Build 2025, Microsoft Discovery est la nouvelle star du labo, un véritable assistant de recherche boosté à l’IA. Son but ? Faire des expériences scientifiques plus vite que son ombre, sans exploser le four à micro-ondes ni voler les tubes à essai du voisin.
Microsoft prétend que Discovery va accélérer la recherche, du brainstorm au test en passant par la théorie, grâce à une armée d’agents IA super spécialisés. Sur le papier, on bosse main dans la main avec une équipe de robots chercheurs qui ne dorment jamais (et ne demandent pas d’augmentation). Ils promettent : hypothèses turbo-formulées, simulations éclair, analyses compressées… De quoi donner un coup de vieux aux journées à rallonge des laborantins.
La promesse de l’IA scientifique ressemble parfois plus à un tube à essai à moitié vide qu’à une révolution pleine à ras bord.
Mais la compétition est rude, et Microsoft n’est pas le seul à vouloir jouer les Dr Frankenstein digitaux. Google a déjà présenté son co-scientifique IA, tandis qu’Anthropic, OpenAI et toute une ribambelle de start-up jurent que l’avenir de la médecine et de la recherche passera obligatoirement par leurs algorithmes. Les grandes promesses volent, parfois plus vite que les découvertes réelles…
Car dans la vraie vie (celle où on attend vingt minutes que la centrifugeuse s’arrête), la réalité n’est pas aussi rutilante. Beaucoup de chercheurs trouvent l’IA encore trop capricieuse, parfois plus douée pour halluciner de faux résultats que pour trouver le vaccin du siècle. Un résumé ? Les IA scientifiques, jusqu’à présent, sont géniales pour explorer d’immenses tableaux Excel, mais pas pour pondre le Prix Nobel du futur, du moins pas sans supervision adulte !
Par exemple, chez Google, on a annoncé il y a peu la synthèse de 40 nouveaux matériaux grâce à l’IA. Sauf que, sous la loupe d’experts extérieurs, aucun n’était vraiment nouveau. Même désillusion pour les IA dédiées à la découverte de médicaments, avec des échecs à la chaîne lors des essais cliniques. Moralité : ce n’est pas demain que l’IA remporte le Grand Prix de l’innovation sans fausse note.
Mais Microsoft n’en démord pas et parie sur son Discovery, persuadé qu’il dépassera ses concurrents et brisera la malédiction du PowerPoint rempli de promesses creuses. Espérons juste que la compétition ne tourne pas à qui hallucine le mieux devant un tableau de résultats… ou alors, prévoyez du pop-corn pour la soirée d’annonce !
En attendant la première vraie révolution IA en labo, on peut déjà saluer l’effort : peut-être que grâce à elle, les souris de laboratoire auront enfin un peu de répit. Mais à ce rythme, il faudra bien veiller à ce que notre intelligence naturelle ne prenne pas la poudre d’escampette !
Source : Techcrunch