« Entreprendre, c’est faire pousser une graine… mais parfois, ça donne vite une forêt tropicale ! » Voilà qui pourrait décrire l’épopée rocambolesque de Caspar Lee et Sasha Kaletsky. L’un, ancien prodige de YouTube, l’autre, investisseur repenti, ont osé miser un peu plus que du déodorant écolo dans l’arène du capital-risque. D’ailleurs, leur entrée dans l’aventure n’était même pas parfumée d’avance : tout commence lorsqu’un fondateur tente sa chance dans les DMs LinkedIn de Caspar, vantant un déo « Wild » (en français dans le texte). Résultat ? Ignore au départ, mais grâce à la cousine – coucou Sasha ! – l’histoire sentira le succès : Unilever a racheté Wild pour pas moins de 233 millions de livres !
Mais le duo ne s’est pas arrêté à cette bonne odeur d’argent. Ils ont vite compris qu’il y a plus d’opportunités à flairer dans la tech que de parfums chez Sephora. Leur fonds Creator Ventures, lancé en 2019, ne s’est pas contenté de leverée 20 millions de dollars sur un coin de table : voilà qu’ils doublent la mise avec un “Fund II” à 45 millions de dollars. Ambiance « seed-funding » à gogo, mais spécialité maison : ils ne jurent que par les acteurs du numérique grand public, histoire de ne pas perdre le fil de la créa.
L’idée, c’est de dénicher les perles avant qu’elles ne deviennent des licornes. Et jusqu’ici, c’est tout bon : Creator Ventures a misé sur Eleven Labs, une pépite de l’IA audio évaluée aujourd’hui à plus de 3,3 milliards, ou encore sur Runna, rachetée par Strava. Sans oublier le pari sur Beehiiv (la plateforme newsletter qui bourdonne) ou Praktika (applis pour apprendre les langues avec des avatars IA). Autant dire qu’ils envoient du pâté veggie sur le buffet des startups.
Parfois, c’est là où on s’attend le moins à trouver de l’or numérique que l’on croule sous les succès… à condition d’avoir du flair !
Chez Creator Ventures, l’intuition du moment s’appelle intelligence artificielle. Et entre deux bouchées de croissants, Kaletsky lance : « Un trillion de dollars circule chaque année dans les app stores… Si la moitié arrive dans l’IA, on aura plus de licornes qu’à la fête médiévale du coin ! » Mais il y a aussi d’autres brises fraîches qui soufflent sur la tech : microdroma streaming apps, très en vogue en Asie et qui percent désormais sur les smartphones américains. ReelShort, DramaBox… Ces plateformes de mini-séries engrangent des millions, et parfois même, facturent plus cher que Netflix aux pauvres bougres qui ne voient pas la facture passer… C’est fou comme dix minutes de drama peuvent vite coûter le prix d’un resto !
La créativité, parfois, frôle le délire. Imaginez, une appli où l’on poste des statuts… uniquement pour les bots d’IA ! C’est le pari de Status. Pas d’humains pour liker ou juger, seulement des algorithmes qui t’encensent ou te « cancel ». Sim’s version “réseaux fantômes”, et pourtant, plus d’un million d’utilisateurs. Preuve que, parfois, on aime parler dans le vide — du moment que personne n’écoute, tout le monde se lâche.
Ce qui est savoureux dans cette histoire, c’est la frontière de plus en plus fine entre créateurs de contenu et fondateurs de startups. Pour Creator Ventures, les nouveaux Zuckerberg sont des influenceurs, et inversement — tout le monde veut son audience, tout le monde traque la viralité. Un joyeux mélange des genres qui fait des étincelles, pour le plus grand bonheur… de leur portefeuille.
Et finalement, ce retour du hype sur la tech grand public semble convaincre de vieux routards du capital-risque de ressortir le chéquier. Peut-être que l’avenir, ce n’est pas de miser sur le prochain Google, mais sur la prochaine appli au nom incongru que votre cousine utilisera pour draguer… ou juste pour parler à des bots.
Comme quoi, dans la jungle du digital, il vaut mieux avoir du nez… ou tout simplement investir dans du déo Wild !
Source : Techcrunch
