« Être ou ne pas être… vérifié, telle est la question. » (William Shakesnetwork, probablement.) Eh oui, chers amateurs de badges bleus et de débats existentiels sur Internet, Bluesky a (enfin) ouvert les vannes de la vérification ! Ouvertes, mais en douce, comme un speakeasy VIP du web social. À partir de maintenant, les comptes « notables et authentiques » peuvent candidater pour arborer fièrement le badge bleu, symbole ultime de la reconnaissance en ligne… ou du moins, c’est ce qu’on veut nous faire croire.
Mais attendez, ce n’est pas tout ! Les organisations peuvent désormais, elles aussi, se muer en « Trusted Verifier » – comprendre : les Gandalf officiels de la vérif’ – et accréditer d’autres comptes. Après avoir testé le concept avec des pointures comme le New York Times et Wired, Bluesky joue l’ouverture… à condition d’avoir le bon formulaire et assez de notoriété pour être sur la liste des invités.
Seulement voilà, comme à un bal masqué, tout le monde n’est pas ravi de cette nouvelle. Sur Bluesky, certains grincent déjà des dents : le badge bleu a une odeur de déjà-vu, comme une soirée qui tourne au concours de popularité façon Twitter/X. Entre l’élite vérifiée et la plèbe numérique, certains redoutent le retour d’un monde à deux vitesses où la distinction s’achète ou se mendie.
La vérification façon Bluesky : badge bleu pour l’égo, domaine perso pour l’alter égo.
Mais c’est là que Bluesky nous glisse un twist façon thriller : le badge bleu n’est pas tout ! En plus des Trusted Verifiers, chaque utilisateur peut s’auto-vérifier en affichant un nom de domaine comme identifiant (@npr.org, coucou !). À ce jour, plus de 270 000 comptes ont déjà choisi la voie du « je me valide moi-même », histoire de montrer que la décentralisation, ce n’est pas qu’une posture.
Côté coulisses, la validation (officielle, hein, pas celle du miroir le matin) demeure un brin mystérieuse. Les critères affichés semblent sages – compte actif, bio remplie, photo de profil… Le b.a.-ba, quoi ! Mais pour la notoriété, on est plus proche de l’Oracle que du réglement béton : être connu dans son domaine ou sa région, jouir d’une reconnaissance pro, ou avoir son heure de gloire dans les médias. Facile, non ? Hum, ou pas. Les critères précis reste dans le brouillard, et Bluesky préfère garder le silence radio si votre demande passe à la trappe.
On le sent, l’enjeu est de taille : comment préserver la culture bon enfant de Bluesky sans tomber dans la tentation du « club privé » version badge ? Certains regrettent que la plateforme n’ait pas attendu d’avoir une vraie armée d’organisations indépendantes pour valider les comptes, histoire d’éviter de reconcentrer le pouvoir… ailleurs. Mais, dans l’écosystème, d’autres alternatives font leur bout de chemin, comme Deer.Social, la version démocratique où chacun choisit ses propres vérificateurs, sans Big Brother à la baguette.
Au fond, la seule chose vraiment certaine, c’est que sur Bluesky comme ailleurs, la question reste en suspens : la vérif’, c’est pour se protéger… ou juste flamber ? En tout cas, une chose est sûre : entre badge bleu et domaines dans le pseudo, ce qu’on aime surtout, c’est s’auto-méditer !
En résumé : À la recherche du statut, attention à ne pas finir… bleu de jalousie !
Source : Techcrunch