« L’IA consomme tellement de courant qu’elle pourrait bientôt griller les plombs… et nos factures ! » Ce n’est pas vraiment un scoop : avec la montée en puissance des intelligences artificielles et des data centers, l’Amérique ne sait plus où donner du kilowatt. Après des années de croissance molle (niveau festival electro en hiver), la demande d’électricité s’emballe, et les géants du numérique courent après une ressource devenue aussi prisée qu’une PlayStation à Noël : l’électricité continue !
Pour éviter la catastrophe (et le redémarrage manuel des serveurs #PasGlop), Big Tech a ressorti des cartons une vieille idée futuriste : le nucléaire. Pas la fusion, ne rêvons pas, (ça, c’est encore aussi virtuel que le métavers de 2021…), mais la bonne vieille fission. Le pitch est simple : production continue, zéro pic d’énergie, et, bonus, moins de CO2. Et comme les grosses centrales à 1 gigawatt sont du passé, place aux SMR (Small Modular Reactors), des mini-centrales nucléaires façon Lego. Pratiques, compactes, prometteuses… Sauf qu’aucune n’a encore vu le jour sur le sol US. Minor détail !
Les géants du web (Amazon, Google, Meta, Microsoft, etc.), jamais avares de promesses, ont déjà sorti le carnet de chèques. Ils parient sur des startups nucléaires comme d’autres parient sur la prochaine crypto à la mode : accords signés, investissements clownesques, tout ça pour une énergie qui arrivera — peut-être — un jour. La promesse ? Des data centers qui tournent non-stop sans cramer la planète… ou les serveurs.
Big Tech rêve d’un monde où fission rime avec expansion numérique, sans que ça parte en meltdown sur la facture ou la planète.
Mise en lumière des artistes du nucléaire nouvelle génération : Kairos Power, par exemple, soutenu par Google, veut inonder la Silicon Valley de vapeur grâce à du sel fondu (non, pas pour le barbecue !). Oklo, financé par Sam Altman (Mr. OpenAI himself), tente toujours d’obtenir sa licence, mais ça ne l’empêche pas de signer de gros deals sur des promesses, façon « Fake it until you make it – version radioactive ». Saltfoss, lui, rêve d’une flotte de mini-réacteurs sur barges, histoire de livrer du megawatt à domicile, façon Deliveroo (en un peu plus radioactif). On ne présente plus TerraPower de Bill Gates, qui propose de stocker l’énergie dans… du sel fondu (décidément, c’est mieux que les batteries au lithium !).
Enfin, X-Energy, la start-up en mode « bille de billard nucléaire » (si, si), a séduit Amazon et même Laurene Powell Jobs avec son idée de réacteurs à gaz refroidis à l’hélium. Le genre d’initiative qui ferait le bonheur d’un chef étoilé, mais, pour l’instant, on reste plutôt à l’étape de la recette qu’à celle du banquet.
Mais ne nous emballons pas trop vite ! Entre les promesses de 2030, les licences qui coincent, et les investissements à rallonge, le rêve nucléaire de la tech repose encore sur… du papier et beaucoup d’espoir. Montée en puissance ou meltdown des ambitions ? Une chose est sûre : dans le nucléaire comme dans la tech, la lumière au bout du tunnel, ça prend souvent plus de temps que prévu.
En attendant la révolution atomique, les data centers tournent encore au charbon, au gaz, au solaire ou à l’éolien (et parfois tout ça à la fois). Rien n’est jamais simple, même sous l’enseigne de l’innovation à l’américaine. Histoire de rappeler une vieille vérité centrale de la tech : derrière le bling du PowerPoint, il y a parfois (souvent ?) un bouton « Pause »… ou « Stop ».
Bref, la fission n’a peut-être pas encore tout résolu, mais une chose est sûre : tant que l’IA fait monter la tension, le nucléaire fait partie du mix idéal pour ne pas perdre le fil… électrique !
Source : Techcrunch