La NASA aurait-elle une nouvelle énigme cosmique sous les yeux ? Lorsqu’une image prise par le télescope Hubble révèle non seulement une galaxie elliptique, mais aussi un surprenant anneau lumineux rouge autour d’elle, la curiosité scientifique s’éveille. Que cache véritablement cette courbe éclatante dans le firmament — simple caprice d’optique ou fenêtre sur les grandes lois de l’univers ?
À première vue, ce “croissant” rouge ne serait qu’un effet secondaire du cliché. Mais à y regarder de plus près, il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement de l’appareil, ni d’une bizarrerie d’observation. C’est bien une autre galaxie, baptisée HerS 020941.1+001557, se trouvant à près de 19,5 milliards d’années-lumière, alors même que la galaxie elliptique elle-même n’est “qu’à” 2,7 milliards d’années-lumière. Cette distance démesurée nous pousse-t-elle à reconsidérer la nature de ce spectacle céleste ?
Le phénomène observé porte un nom : la lentille gravitationnelle. Prédit par Einstein, ce processus donne lieu à une illusion d’optique spectaculaire baptisée “anneau d’Einstein”. Mais pour mieux comprendre, demandez-vous : comment l’espace-temps peut-il distordre la lumière au point de révéler des objets cachés, inaccessibles autrement à nos instruments ?
Les mirages cosmiques, loin d’induire les astronomes en erreur, sont devenus des alliés précieux pour sonder le passé de l’univers.
La lentille gravitationnelle fonctionne comme un gigantesque verre grossissant céleste : la masse énorme d’un objet, ici la galaxie SDSS J020941.27+001558.4, déforme la lumière, créant des arcs, des duplications, voire des cercles parfaits selon l’alignement. Les scientifiques le savent maintenant, mais il y a quarante ans, ces arcs lumineux désorientaient jusqu’aux plus grands spécialistes. Rappelez-vous, en 1987, des chercheurs pensaient avoir découvert l’un des plus grands objets jamais vus. Il a fallu du temps pour comprendre que ce n’était qu’un “mirage” produit par l’amas Abell 370.
Pourquoi de telles illusions fascinent-elles encore la communauté scientifique ? Aujourd’hui, l’observation de ces anneaux n’est plus l’apanage des seuls astronomes professionnels : des chercheurs amateurs, via le projet participatif SPACE WARPS, identifient eux-mêmes des lentilles gravitationnelles. Cela ne remet-il pas en question qui détient l’exclusivité des découvertes spatiales ?
L’utilité de ces phénomènes va bien au-delà de la simple curiosité. Poussant les capacités des télescopes bien au-delà de leurs limites, ils offrent un accès direct au passé de l’univers, dévoilant des galaxies autrement invisibles et éclaircissant l’histoire cosmique. La lumière de HerS 020941.1+001557 nous parvient après plus de 11 milliards d’années de voyage — explore-t-on ainsi le passé à chaque nouvelle image capturée ?
Enfin, une surprise en cache parfois une autre. Un troisième acteur, la galaxie SDSS J020941.23+001600.7, s’invite sur le cliché, traversant l’arc rouge comme pour rappeler que, devant nos instruments, le cosmos n’a peut-être pas fini de brouiller les pistes. Derrière ces jeux de lumière, l’univers ne nous envoie-t-il pas un défi perpétuel : sait-on vraiment regarder au-delà du miroir cosmique ?
Source : Mashable