Intelligence artificielle et navigation web : sommes-nous à l’aube d’une révolution dans notre façon d’utiliser les navigateurs ? C’est la question qui s’impose à la découverte d’Opera Neon, le nouveau navigateur dévoilé ce mardi par Opera. Que promet cette innovation, et surtout, quelles conséquences pour notre quotidien numérique ?
Avec Opera Neon, qui n’est accessible aujourd’hui que via une liste d’attente, l’éditeur norvégien marque une volonté claire de changer la donne : plus qu’un simple navigateur, Neon serait-il en passe de devenir notre assistant numérique autonome ? L’abonnement obligatoire à venir et l’absence encore totale d’informations sur le prix suscitent d’emblée quelques doutes. Faut-il craindre une barrière à l’entrée ou une simple stratégie marketing pour susciter l’exclusivité ?
À première vue, les trois boutons ‘Chat’, ‘Do’ et ‘Make’ installent Opera Neon dans une nouvelle catégorie : celle des navigateurs “agentiques”. Le bouton ‘Chat’ ouvre la voie à un chatbot intégré, capable de répondre à nos questions et d’approfondir n’importe quelle page web. ‘Do’ s’appuie sur un agent IA qui promet de remplir des formulaires à notre place, ou même d’organiser un voyage sans quitter le navigateur. Enfin, ‘Make’ se distingue en permettant de générer jeux, sites, ou bouts de code à partir de simples instructions textuelles, grâce à des processus délégués à une machine virtuelle distante.
Avec Opera Neon, le navigateur tente de se transformer en véritable agent capable d’agir pour l’utilisateur, mais les promesses de l’IA sont-elles réellement à la hauteur ?
Derrière la promesse, une question de taille persiste : l’IA qui pilote ces fonctionnalités tiendra-t-elle toutes ses promesses ? Car de nombreux observateurs le remarquent, les applications IA vendues comme “révolutionnaires” sont souvent bien moins spectaculaires à l’usage qu’annoncé. L’expérience inspirera-t-elle la confiance, ou générera-t-elle des frustrations supplémentaires ?
Autre point crucial : le contexte. Opera n’est pas seul sur ce terrain. Le géant Google prépare également des agents IA capables d’aller bien au-delà de la recherche, tout comme The Browser Company, qui a récemment laissé filtrer des ambitions similaires pour ses futurs produits. La concurrence s’annonce donc rude, et au final le choix du consommateur basculera-t-il sur la performance, la sécurité, ou… tout simplement la qualité de l’expérience proposée ?
De plus, si Opera revendique que Neon pourra opérer même hors ligne pour certaines tâches, tout en multipliant les opérations en parallèle via le cloud, qu’en est-il de la question de la confidentialité et de la souveraineté des données des utilisateurs ? Les internautes se sentent-ils prêts à confier à leur navigateur autant d’actions – et d’informations personnelles – sans garantie absolue sur la gestion de ces données ?
Face à cette accélération de la compétition entre acteurs du web, la question s’impose : sommes-nous à un tournant, où le navigateur ne sera plus seulement une fenêtre sur Internet, mais un véritable agent capable de gérer nos tâches, nos achats, notre vie numérique toute entière ? Mais à quel prix ?
Source : Techcrunch