« À force de vouloir changer le futur, on risque un jour de ne plus pouvoir brancher son grille-pain sans neuro-autorisation. » Voilà, c’est dit : l’intelligence artificielle, c’est comme le café trooop fort du matin : on s’emballe, on oublie d’être prudent, et on finit la journée les nerfs en pelote. Mais s’il y a bien une personne sur qui tous les regards sont braqués dans ce feuilleton algorithmique, c’est Sam Altman, alias le boss d’OpenAI, personnage clé du dernier livre de Keach Hagey : « The Optimist ».
Hagey, journaliste au Wall Street Journal, s’est plongée avec enthousiasme – mais pas sans quelques badges de journaliste rusée – dans la vie d’Altman, de son enfance dans le Midwest aux hautes sphères d’OpenAI en passant par Loopt et Y Combinator. Son récit, c’est un peu comme une startup : toujours à deux doigts de l’explosion… ou de la révolution, selon le pitch du moment. Rien n’est simple dans l’univers Altman, surtout pas le fameux « Blip », ces quelques jours où il a été remercié (merci, au revoir !) puis rappelé aussi sec à la tête d’OpenAI. Cette valse frénétique a mis en lumière le casse-tête chinois du modèle de gouvernance de l’entreprise, où le conseil d’administration à but non lucratif est censé contrôler un mastodonte à but lucratif. Spoiler : ça tangue.
Derek, Bernard, Sam… Peu importe le prénom, tous les boss de la Silicon Valley ont un point commun : ils sont d’abord des conteurs hors pair, capables d’envoûter investisseurs, journalistes et même les algorithmes ! Altman ne fait pas exception avec son flair légendaire pour lever des millions. Mais ce qui fait de lui un sujet rêvé pour une biographie, c’est que ses décisions, parfois visionnaires, parfois déroutantes, divisent. Peut-on vraiment se permettre d’ignorer les doutes sur la stabilité d’OpenAI dès lors qu’il s’agit d’investir plusieurs milliards dans de futurs Skynets ?
L’optimisme c’est bien, la gouvernance en béton armé, c’est encore mieux.
Dans tout ce bazar, la question qui obsède Hagey (et pas mal d’actionnaires qui mâchouillent leur cravate en open-space) c’est : avec une structure aussi instable, OpenAI peut-elle vraiment continuer à truster les financements mondiaux ? Hagey répond sans détour : « Absolument, ça peut coincer ». Mais rassurez-vous, Altman a le cran du marchand d’aspirateurs : il peut faire briller un balai comme la promesse d’un monde meilleur. Ce n’est pas gagné, mais ce ne serait pas drôle sinon, non ?
Un autre aspect détonant, c’est la couleur politique d’Altman. Progressiste classique sur le papier, il n’hésite pas à enchaîner les deals colossaux, même avec la bénédiction de l’administration Trump. D’ici à ce que l’IA devienne l’enjeu préféré de la realpolitik américaine, il n’y a qu’un data center de différence ! Hagey insiste : Altman n’est pas seulement un chef d’entreprise, il est un as de la négociation, « né pour faire de gros deals »… quitte à cohabiter avec ceux qui font de « gros tweets ». Son équilibre personnel, tissé d’optimisme et de contradictions, serait-il la clé pour naviguer dans cette jungle où l’on croise Elon Musk, Peter Thiel et – surprise – un soupçon de méditation ?
Car tout n’est pas noir ou brillant chrome dans le royaume de l’IA. Hagey le souligne : le vrai miracle, ce n’est pas que l’IA soit un cauchemar ou un Eden, mais que tout ce battage médiatique forge une nouvelle réalité, où la hype est reine. Entre craintes existentielles et utopies connectées, OpenAI s’impose surtout comme le reflet de nos illusions collectives… et de nos recherches Google à 3 heures du mat’ pour comprendre ce qu’est une API.
En fin de compte, le portrait d’Altman brossé par Hagey est celui d’un funambule du progrès, né dans une famille où idéalisme et ambition se livraient déjà un ping-pong endiablé. Son parcours, de geek à PDG queer du Midwest devenu star de la tech, incarne toutes les ambiguïtés de notre époque : « On veut changer le monde, mais on n’est jamais vraiment sûr d’où on met les pieds ». Alors, OpenAI : apocalypse ou utopie ? Pour l’instant, c’est surtout : « Wait and see… et n’oubliez pas de sauvegarder vos jeux de données. »
Morale de l’histoire : il faudrait peut-être programmer un algorithme pour savoir si Sam Altman va changer le monde… ou juste notre façon de swiper sur Tinder. En attendant, une chose est sûre : avec OpenAI, les bugs, c’est surtout dans la gouvernance !
Source : Techcrunch