Comment expliquer la ruée vers la Nintendo Switch 2 ? Nouveau phénomène d’achat compulsif ou stratégie marketing parfaitement rodée ? La console, vendue à 450 dollars aux États-Unis, s’arrache depuis sa sortie officielle le 5 juin. Mais alors, comment les joueurs américains s’organisent-ils pour mettre la main sur ce précieux appareil tant convoité ? Une chasse au trésor moderne… ou une frustration orchestrée par la rareté volontairement entretenue par Nintendo et ses partenaires ?
D’abord, il est frappant de constater à quel point les stocks se sont volatilisés en ligne en quelques heures, peu importe le revendeur. Pourquoi cette pénurie quasi-immédiate ? S’agit-il d’un problème de production ou d’une stratégie pour entretenir le buzz et inciter les consommateurs à se ruer dans les boutiques physiques ? Plusieurs journalistes, eux-mêmes chasseurs de Switch 2, confirment : s’aventurer chez Target ou GameStop au petit matin reste votre meilleure chance d’en obtenir une, surtout sans précommande.
Mais même sur place, l’incertitude plane. Les grandes enseignes comme Walmart ou Best Buy reconnaissent elles-mêmes que l’inventaire varie d’un magasin à l’autre, selon la population locale ou encore l’intérêt perçu dans telle ou telle région. L’accès à la Switch 2 dépendrait-il désormais de votre code postal ou s’agit-il d’une loterie nationale ? Que penser de cette démarche qui favorise certains chanceux et frustre le reste ?
Le lancement de la Nintendo Switch 2 aux États-Unis est un mélange de stratégie commerciale et de chasse effrénée pour les consommateurs, alimenté par la rareté et un système d’accès sélectif.
Au-delà des chaînes généralistes, quid des clubs de membres comme Costco ou Sam’s Club, qui proposent des bundles Switch 2 assortis de jeux et d’abonnements ? Faut-il désormais payer un droit d’entrée pour avoir une chance d’acheter une console ? Et que dire des plateformes comme Amazon ou Newegg, qui peinent à proposer la Switch 2, alors que la demande explose ? Pourquoi Amazon reste-t-il absent de la bataille, alors qu’il détient une force de frappe logistique sans égale ?
Nintendo, de son côté, a mis en place un système particulier : seules les personnes abonnées depuis plus d’un an au service Switch Online et ayant joué au moins 50 heures sur la première Switch avant avril sont éligibles à un programme d’invitation pour espérer commander la nouvelle console. Une approche qui questionne : Nintendo privilégie-t-il ses fans les plus fidèles ou ferme-t-il la porte à un large public ? Et que penser des acheteurs frustrés qui attendent toujours leur invitation ou leur livraison, malgré une inscription dans les premières minutes ?
Petit détail révélateur : le bundle avec Mario Kart World est souvent plus facile à trouver que la console seule. Coïncidence ou volonté de pousser à la consommation d’un package plus cher et plus rentable pour les revendeurs et Nintendo ? L’engouement autour du jeu culte, vendu 80 dollars seul, rend en tout cas le bundle attractif par défaut, car il devient parfois la seule option restante en rayon ou en ligne.
Peut-on alors parler de véritable démocratisation de la Switch 2 ou assiste-t-on à une forme d’élitisme du gaming, renforcé par une accessibilité conditionnée, des stocks limités et des offres réservées aux membres ou aux clients les plus engagés ? Une question de chance, d’endurance… ou surtout, de portefeuille ?
Face à ce constat, doit-on s’attendre à un réassort massif dans les semaines à venir ou la pénurie va-t-elle devenir la norme pour chaque lancement majeur ?
Source : Engadget