Que signifie vraiment la décision d’Apple d’abandonner le support des Mac équipés de processeurs Intel ? Derrière l’effet d’annonce du dernier WWDC, se cache-t-il une volonté de forcer la main aux utilisateurs pour passer à la caisse, ou s’agit-il d’un progressisme technologique inévitable ?
Ce lundi, Apple a discrètement annoncé que macOS 26, baptisé Tahoe, serait la dernière version du système d’exploitation accessible aux Mac dotés de puces Intel. Cette nouvelle, révélée lors d’une réunion d’après keynote ciblant principalement les développeurs, marque la fin d’un chapitre de plus de quinze ans pour une partie importante de sa base d’utilisateurs. Pourquoi Apple choisit-il ce moment pour couper définitivement le cordon avec Intel, alors même que des Mac vendus il y a moins de cinq ans sont concernés ?
L’introduction, dès 2020, des puces Apple Silicon avait certes bien préparé le terrain. Les performances en nette hausse et une autonomie démultipliée sont indéniables. Mais Apple ne va-t-il pas trop vite en sacrifiant des machines encore puissantes ? De nombreux utilisateurs qui ont misé sur des modèles haut de gamme – parfois achetés récemment – pourraient ressentir une certaine amertume à l’idée de se voir exclus du futur d’ici trois ans, avec seulement des mises à jour de sécurité jusqu’en 2028. Peut-on parler de véritable obsolescence programmée ou d’un virage légitime pour s’aligner sur l’évolution du marché ?
Apple acte la rupture : les Mac Intel n’auront plus droit à l’innovation logicielle dès 2028.
On remarque d’ailleurs que toutes les machines Intel ne sont pas concernées. Seuls les modèles comme le MacBook Pro 16 pouces de 2019, le MacBook Pro 13 pouces de 2020, l’iMac 27 pouces de 2020 ou encore le Mac Pro de 2019 pourront profiter de cette dernière version. Les autres, plus anciens, sont déjà hors jeu. Mais les développeurs ont tout de même droit à un sursis : Rosetta, le fameux traducteur d’applications, restera disponible sur macOS 26 et macOS 27 pour faciliter la transition, et même après, il subsistera pour les jeux vidéo.
Du côté d’Apple, le discours se veut rassurant. L’entreprise promet un accompagnement jusqu’en 2028 et encourage les développeurs à migrer leurs applications vers l’architecture ARM. Mais que se passera-t-il pour les utilisateurs professionnels dépendants d’outils qui n’ont pas encore franchi le pas ? Auront-ils suffisamment de temps et de solutions pour adapter leur parc informatique, ou devront-ils d’ores et déjà anticiper de nouveaux investissements ?
Cette stratégie marque, en tout cas, une accélération dans la volonté d’Apple de verrouiller son écosystème sur ses technologies maison. Les partenariats passés avec Intel sont relégués au second plan, et la compatibilité backward devient un luxe, non une norme. Cette politique assumée enthousiasmera-t-elle assez les utilisateurs satisfaits des performances de l’Apple Silicon, ou risque-t-elle de laisser sur le carreau une frange fidèle de la communauté Mac ?
Finalement, derrière cette transition qui semble inscrite dans la logique d’innovation de la marque, n’est-il pas légitime de se demander : à qui profite vraiment ce grand ménage – au progrès ou à la rentabilité ?
Source : Engadget