« Les nuages sont faits pour rêver, même quand ils sont… en silicate ! » Oui, je commence fort, mais quand il s’agit de l’espace, pourquoi se limiter à la stratosphère ? Cette fois, notre rêve cosmique nous porte à la découverte de deux planètes extrasolaires qui défient les conventions et feraient même rougir le voisinage de Jupiter !
Là-bas, à plus de 300 années-lumière (prenez une collation, ce n’est pas la porte à côté), se dresse le système stellaire YSES-1, où deux géantes gazeuses, YSES-1b et YSES-1c, s’offrent aujourd’hui leurs premiers clichés pris sur le vif grâce au télescope James Webb. L’événement, c’est qu’on n’a pas dû attendre leur selfie de fin d’année : Webb est allé les photographier lui-même, dans la lumière infrarouge thermique, leur grillant la politesse (et sûrement un peu leurs atmosphères).
Avec ces images, les scientifiques ne se sont pas contentés de « regarder passer les planètes ». Au menu : des nuages exotiques faits de grains de roche brûlants sur YSES-1c (bonjour les lunettes de soleil interstellaires) et, cerise sur la galaxie, un disque de poussière qui pourrait fabriquer des lunes autour de YSES-1b. Un peu comme un four à tartes lunaires gravitant bien loin de la boulangerie solaire.
La science adore casser la routine : qui aurait cru que les mondes lointains seraient aussi poussiéreusement intrigants ?
Petite parenthèse sur la technique : d’habitude, pour flairer les exoplanètes, il faut scruter leur atmosphère en étudiant la lumière qui traverse leurs nuages. Mais là, Webb a dégainé la fonction « portrait direct », captant la lumière des planètes elles-mêmes. C’est si rare que certains astronomes ont sorti le confetti spatial. Après tout, voir la silhouette d’une planète, c’est un peu comme croiser la licorne au rayon boulangerie du supermarché du cosmos.
L’ambiance n’a rien à voir avec le système solaire où se la joue pépère notre soleil plus que quadragénaire (4,6 milliards d’années quand même). Le petit jeunot YSES-1, du haut de ses 16,7 millions d’années, héberge deux géantes gaz pas discrètes, qui tournent loin, très loin de leur étoile. YSES-1b, par exemple, est encore plus exilée que Pluton – on a déjà vu des invités moins distants à la fête galactique.
Côté atmosphère, oubliez la pluie et le beau temps : ici, les nuages sont faits de silicates, ces micro-particules de roche en suspension qui donnent au ciel une allure high-tech et volcanique. Sur Terre, on a les nuages blancs ; sur YSES-1c, on commande plutôt des brumes de verre en poudre façon « volcan branché ». Quant à YSES-1b, elle brandit fièrement son disque de poussière chaude, réchauffé façon four à pizza spatial, qui intrigue tout le monde puisqu’on ne comprend toujours pas comment il subsiste.
La cerise sur le télescope ? Ce fameux disque serait peut-être alimenté par des collisions cosmiques, façon flipper céleste, entre lunes naissantes et débris oubliés. Ce n’est pas tous les jours qu’on part pour analyser la météo et qu’on finit par raconter la saga d’une nurserie à lunes.
Finalement, qui aurait cru qu’en cherchant des planètes lointaines, on allait tomber sur des atmosphères poussiéreuses et de véritables pépites pour la science ? Après ça, la prochaine fois qu’on regardera les nuages, n’oublions pas : il n’y a pas que sur Terre qu’on peut « partir en fumée »… Parfois, il suffit d’un grain de poussière cosmique pour rebooter nos certitudes !
Source : Mashable