Est-il possible aujourd’hui d’utiliser WhatsApp sans être happé par la galaxie Meta et ses ramifications sur Facebook et Instagram ? À l’heure où la majorité des services en ligne semblent observer et croiser nos moindres interactions, faut-il vraiment s’inquiéter de la confidentialité de nos échanges privés ?
WhatsApp, propriété de Meta depuis 2014, s’est imposée comme une alternative incontournable aux SMS classiques, notamment grâce à son chiffrement de bout en bout et la facilité d’échanger des médias non compressés entre iPhone et Android. Mais alors que beaucoup craignent l’omniprésence de Meta et l’interconnexion entre ses services, WhatsApp continue-t-elle d’exiger un compte Facebook ou Instagram pour fonctionner ?
La réponse est non, pour l’instant. La création d’un compte WhatsApp ne repose aujourd’hui que sur un numéro de téléphone. L’application ne demande ni identifiant Facebook, ni pseudo Instagram à l’inscription. Il suffit de télécharger l’application, de saisir son numéro et de valider avec un code à six chiffres envoyé par SMS ou appel vocal. Cela garantirait, en principe, une certaine autonomie de WhatsApp par rapport aux autres outils Meta, du moins au démarrage… Mais combien de temps cette indépendance restera-t-elle possible ?
Rien n’oblige pour l’instant à connecter WhatsApp à Facebook ou Instagram, mais la tentation de l’interconnexion croît côté Meta.
Mais Meta ne s’arrête pas là. Pour ceux qui seraient tentés par plus de fluidité et de « personnalisation » entre ses applications, un espace dédié, le « Centre de comptes », est proposé dans les paramètres de WhatsApp. Ici, le passage à une expérience connectée est à portée de clic : il est possible d’associer son WhatsApp à ses profils Facebook ou Instagram. En échange, Meta adapte ses services à votre profil… tout en unifiant vos données personnelles. Est-ce un jeu dangereux auquel il faut résister, ou la promesse d’un écosystème plus intégré ?
Heureusement, un retour en arrière est prévu : il est possible d’effacer ce lien entre les comptes WhatsApp, Facebook ou Instagram à tout moment. Mais la séparation est-elle totale ? Même une fois la déconnexion effectuée, les données précédemment reliées restent fusionnées, seule la récolte future de données cesse. Peut-on vraiment parler de contrôle sur ses informations dans un tel contexte ?
Alors, alors que la vie numérique s’organise de plus en plus sous la coupe de mastodontes comme Meta, la question mérite d’être posée : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour préserver notre jardin secret, face à des outils aussi pratiques qu’intrusifs ?
Source : Engadget
