Bug Nation : autodafé numérique, ADN en solde et gloire à la panne

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Bug Nation : autodafé numérique, ADN en solde et gloire à la panne

La technologie, aujourd’hui, c’est un drôle de bal masqué où les promesses de révolution numérique se heurtent allègrement à la réalité du quotidien – et, trop souvent, à la dure loi de la gravité (matérielle ou géopolitique). Ce n’est donc pas un hasard si, qu’on parle de Tesla qui fait des cartons sur passage piéton ou de Mac Mini incapable de s’allumer, notre quotidien tout connecté ressemble souvent à une leçon d’humilité pour les prophètes du progrès. De l’autre côté du miroir, notre ADN vire à la cryptomonnaie, s’échange, se rachète, s’efface – ou pas tout à fait – sur les serveurs de sociétés en faillite comme des points fidélité au supermarché de la génétique.

Dans ce grand marché du progrès, la panne n’est jamais qu’à un clic, un bug, un embargo. Que l’ambition soit d’offrir une conduite autonome avec Tesla et son Cybercab jamais lancé à l’heure ou d’empêcher la Chine de dominer l’IA avec le nouveau mur technologique taïwanais, l’ère numérique nous rappelle sans cesse que la dépendance – à la puce, à l’électricité, ou à la promesse du logiciel – reste le véritable fil rouge de notre postmodernité. Et cette dépendance, c’est l’autre nom de la fragilité. Un avatar de la célèbre “erreur inconnue” qui transforme toute avancée en marche sur des œufs de Fabergé.

Le plus ironique, dans cette farandole connectée, reste la main froide de l’automatisation, qu’on retrouve aussi bien dans la voiture censée s’auto-corriger “à la prochaine update” que dans la startup fintech ayant fait fortune sur l’inspiration d’une CEO post-maternité. Alexa von Tobel et son business inspiré, ce sont les montagnes russes d’un capitalisme où la gestion du risque se niche autant dans la revente du code que la revente… des gènes. Le capital patient de la nouvelle génération de VC contraste drôlement avec notre impatience d’utilisateurs, condamnés à vivre au rythme des patchs, mises à jour et correctifs gratuits (ou non). Pendant ce temps, Google, en bon chef d’orchestre du brouhaha numérique, lance la recherche vocale qui résume le monde en podcast de synthèse, comme si l’objectif ultime était d’alléger le consentement éclairé à coup de voix de robots rassurantes.

Ce grand carnaval technologique nous rappelle que la frontière entre emancipé et asservi est souvent aussi fine qu’un câble USB-C… ou un array d’ADN mal effacé.

Mais cette frontière, la technologie la traverse en zig-zag, comme le dernier vaisseau Star Trek tentant d’éviter une mayonnaise scénaristique qui “tourne au Strange” (on compatit, Paramount !). Entre ambitions spatiales, bugs terrestres, séries en compression accélérée, et IA générative, l’humain, lui, reste coincé dans son mode “supervisé”, obligé de tout surveiller, tout effacer, tout réparer – parfois gratuitement, souvent dans l’urgence.

Peut-être que la véritable disruption consisterait enfin à admettre que la panne, la limitation et l’embargo sont les moteurs cachés, bien plus puissants que la nouveauté tapageuse. En transformant nos obsessions pour la performance en réflexions sur la résilience, on finirait par comprendre que l’avenir, ce n’est pas le “full self-driving” ou le “full streaming”, mais peut-être juste le “self-fixing” – l’art d’accepter et de réparer, ensemble, cette belle jam session planétaire du bug, du patch, et de la lumière qui finit toujours par revenir. Bref, longue vie à la maintenance, car c’est elle, et non le progrès, qui fait – littéralement – tourner le monde.

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