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Est-ce que la croissance exponentielle des data centers doit primer sur la qualité de l’air et la sécurité sanitaire locale ?

Comment une société d’IA peut-elle déployer des dizaines de turbines à gaz dans un centre de données près de Memphis sans attirer l’attention des autorités environnementales dès le départ ? Pourquoi xAI aurait-elle pris le risque d’opérer sans permis officiel, alors que la loi américaine – en particulier le Clean Air Act – encadre strictement les émissions polluantes de ce type d’infrastructures ?

L’affaire vient d’éclater au grand jour. Selon une lettre rendue publique par le Southern Environmental Law Center (SELC), xAI – la société d’intelligence artificielle d’Elon Musk – aurait exploité au moins 35 turbines à combustion et d’autres sources de pollution atmosphérique sur son site Colossus, sans avoir obtenu les autorisations préalables requises. S’agit-il d’une négligence administrative… ou d’une tentative calculée de passer en force pour alimenter la croissance effrénée de l’IA, coûte que coûte ?

L’impact potentiel sur la santé publique n’est pas anodin. Le SELC estime que les turbines pourraient émettre plus de 2 000 tonnes d’oxydes d’azote (NOx) par an – un cocktail chimique reconnu pour son rôle dans la formation du smog et l’aggravation des crises d’asthme. Or, Memphis traîne déjà une réputation de “capitale de l’asthme” des États-Unis, avec des taux élevés d’hospitalisations et de décès liés aux problèmes respiratoires. Jusqu’où l’innovation technologique peut-elle primer sur la sécurité sanitaire d’une population?

L’expansion rapide de l’IA à Memphis pose la question : à qui incombe la responsabilité de protéger la qualité de l’air quand la croissance des data centers s’accélère ?

On apprend que le SELC, agissant pour le compte de la NAACP, a formellement notifié xAI de son intention de poursuivre la société en justice pour violation du Clean Air Act, après avoir eu recours à un photographe aérien pour prouver l’existence et l’activité des turbines sans permis. Pourquoi la Shelby County Health Department, pourtant responsable du contrôle de la pollution locale, a-t-elle déclaré publiquement que les turbines étaient exemptées de permis, tout en refusant de révéler ce qu’exploitait réellement xAI ni sur quelle base légale une telle exemption aurait pu s’appuyer ?

D’ailleurs, selon les images recueillies, presque tous les générateurs installés étaient encore en service au printemps 2024. Face à la polémique naissante, la Chambre de commerce de Memphis a tenté de rassurer en annonçant le retrait progressif de ces turbines temporaires, précisant que la moitié des unités resterait jusqu’à la fin des travaux de raccordement au réseau électrique principal. Néanmoins, de nouveaux survols récents semblent indiquer le maintien – voire l’augmentation – du nombre de turbines opérationnelles sur le site.

L’affaire met en lumière les angles morts de la régulation à l’ère de l’économie numérique, où l’urgence de la connectivité est souvent invoquée pour justifier des dérogations ou des raccourcis réglementaires. Est-ce le prix inévitable du progrès, ou bien la manifestation d’un laxisme institutionnel face à des entreprises devenues trop puissantes pour être contrôlées ?

Avec une législation claire en théorie, mais des applications floues sur le terrain, la question de la transparence des installations industrielles stratégiques reste entière. Jusqu’où les pouvoirs publics doivent-ils tolérer l’opacité pour ne pas freiner l’innovation ?

La justice tranchera-t-elle et mettra-t-elle fin à ce jeu de cache-cache réglementaire, ou sommes-nous devant une nouvelle norme où l’exception devient la règle ?

Source : Techcrunch

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