« Quand on vise la Lune, on finit parfois par tomber… sur une idée électrisante. » Voilà une phrase que Baiju Bhatt, cofondateur de Robinhood, semble avoir prise au pied de la lettre. Après avoir quitté le monde effervescent de la finance pour se jeter dans l’espace (rien que ça !), il revient avec un projet que beaucoup auraient plutôt vu dans un vieux manga japonais : capturer l’énergie solaire depuis l’espace et la faire descendre sur Terre… en la « beamant » façon Star Trek !
Là où bon nombre d’experts du secteur ont rangé ce concept dans le tiroir des rêves irréalisables, Bhatt y voit une opportunité en or (plutôt en photons, du coup). Sa nouvelle société, Aetherflux, a déjà récolté 60 millions de dollars pour démontrer que la science-fiction pourrait bien faire de l’ombre — littéralement — à nos centrales électriques classiques ET servir la défense nationale au passage. Oui, tout ça, rien que ça.
Et pourtant, derrière ce grand écart entre Wall Street et l’espace sideral, il y a une histoire de famille qui sent bon le « forcé mais pas trop ». Bhatt raconte en souriant que son père, optométriste embauché par la NASA, a subtilement réussi à lui transmettre la passion du cosmos sans jamais lui dire de devenir physicien. Résultat : aujourd’hui, c’est Baiju qui rêve d’imprimer son nom quelque part entre Armstrong et Musk.
Parfois, viser les étoiles amène juste à changer la donne… terrestre.
Mais attention, Aetherflux ne veut pas répéter les erreurs du passé. Les projets de « power beaming » d’hier misaient sur des stations spatiales énormes et des antennes à micro-ondes XXL – et finissaient toujours par être reportés de vingt ans. Trop grand, trop cher, trop compliqué… Bhatt, lui, adopte le mode minimaliste : des satellites bourrés de lasers à fibre, capables de transformer les rayons du soleil en faisceaux lumineux pointant précisément sur des mini-récepteurs au sol. Tout ça dans un style « on garde la tête froide, mais on veut quand même changer la face du monde (pour de vrai cette fois) ».
La recette ? On prend de la lumière solaire, on la convertit grâce à des diodes, puis on booste tout ça dans un laser fibré qui vise un “spot” précis sur Terre — objectif : rayon d’impact de 10 mètres, voire 5. Ces récepteurs mini-format promettent non seulement la praticité, mais un avantage stratégique évident : même si un adversaire s’en empare, il se retrouvera juste avec… eh bien, un bout de plastique high-tech dans les mains. Pas de quoi s’inquiéter !
Si ça fonctionne, c’est jackpot : adieu transports risqués de carburant sur des bases lointaines et bonjour à l’énergie inépuisable, du désert du Nevada au Sahel. Cela n’a pas échappé au Département de la Défense américain qui, flairant le bon coup, a déjà misé sur Aetherflux pour équiper ses soldats d’énergie « venue d’en haut ».
Mais Bhatt n’est pas qu’un doux rêveur ; il a aussi le sens du risque. Contrairement à l’itération éclair du monde du logiciel, en spatial, on n’a pas droit à l’erreur : une fois le satellite lancé, on croise les doigts pour qu’aucune vis ne danse la lambada à 400 km d’altitude ! Résultat, Aetherflux parie sur une équipe de surdoués, une méthodo « hardware first », et une inspiration entre papa et Elon Musk (le club des gens qui pensent qu’un outsider innovateur voit parfois ce que les experts ne voient plus).
Prochaine étape ? Un satellite de démonstration sur orbite dans moins d’un an. Et si tout cela décolle vraiment, la société pourrait bien changer la manière dont toute l’humanité accessera à l’électricité – et pas que dans Call of Duty ! Bref, restez branchés… parce que l’avenir s’annonce lumineux. Oui, dans ce cas, l’énergie spatiale, ce n’est peut-être pas que du vent !
Source : Techcrunch