« Dans l’espace, personne ne vous entend exploser… mais sur Terre, tout le monde le tweete. »
L’histoire commence sous le ciel étoilé du Texas, où SpaceX s’offrait un feu d’artifice inattendu mercredi soir : le Starship, la fusée star de l’entreprise d’Elon Musk, a connu une explosion tonitruante juste avant un essai clé. Heureusement, les seuls à s’être envolés ce soir-là sont les espoirs d’un test tranquille : SpaceX jure que tout le monde va bien, hormis la fierté de ses ingénieurs et, visiblement, l’intégrité du pas de tir.
Le diagnostic rapide de SpaceX ? Un « COPV » (composite overwrapped pressure vessel, ou, dans la langue de Molière : « réservoir composite bobiné ») dans la pointe du nez aurait décidé de prendre la poudre d’escampette. C’est tout le mystère de l’aéronautique : un simple réservoir dépressurisé et c’est toute une mission qui part en fumée… au sens propre.
Si la scène ressemblait plus à un mauvais épisode de « MythBusters » qu’à un exploit scientifique, l’incident n’a heureusement fait aucun blessé – mis à part, peut-être, la confiance des actionnaires de SpaceX. L’explosion a toutefois sérieusement secoué la zone autour du site de test, alors même que tout était fin prêt pour un essai « feu statique » des six moteurs Raptor, avec le public tenu prudemment à l’écart.
Même quand ça pète chez SpaceX, tout est calculé… ou presque.
Mais ce n’est pas demain la veille que la Starship filera vers les étoiles. L’explosion risque fort de repousser le fameux dixième vol d’essai, que la FAA (les « gendarmes » de l’aviation américaine) imaginait encore possible dès le 29 juin. La machine infernale devra attendre, le temps que Musk et ses équipes analysent chaque boulon grillé et chaque tuyau cabossé.
Si Elon Musk garde sa zen attitude – « Juste une éraflure », assure-t-il sur X, du ton de celui qui a l’habitude de voir ses jouets exploser –, la réalité est un peu moins reluisante. 2025 devait marquer la consécration de Starship, après plusieurs explosions et pertes de contrôle en janvier, mars et, plus récemment, en mai… Doit-on parler de tradition chez SpaceX ? Même lors du dernier vol, la fusée n’a pas réussi à déposer ses faux satellites Starlink. Comme quoi, atteindre les étoiles, c’est parfois surtout viser… à côté.
Il reste à voir si la « version 3 » de Starship, promise pour cette année, tiendra ses promesses et si Musk pourra vraiment viser Mars dès 2026 (il parie sur un 50/50, comme à la roulette). En attendant, la seule chose qui grimpe systématiquement… c’est la tension.
Morale de l’histoire : chez SpaceX, même les fusées aiment se faire remarquer. Faudrait peut-être leur dire que, parfois, rester discret, c’est aussi viser haut !
Source : Techcrunch